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En janvier, il y a huit mois, j’évoquais le « trou d’air » que traversait le pape. Un trou d’air, en principe, ce n’est pas mortel. Les passagers sont invités à s’asseoir, l’équipage renonce à distribuer les plateaux-repas. L’avion est secoué, mais le cap reste tenu. Après son désastreux voyage au Chili, François avait d’ailleurs repris l’initiative. La démission collective d’un épiscopat enlisé dans l’affaire Karadima marquait un tournant traumatique mais salutaire. Mais l’été ne s’est pas bien passé. Révélations accablantes, accusations plus ou moins fondées, polémiques à deux sous, les ennuis se suivent, d’importance inégale, mais rythmés. Le moindre grain de sable enraye la machine. Les médias s’emballent comme au temps de Benoît XVI. Au diable ces vieilleries journalistiques que sont la vérification des faits et la contextualisation des propos ! Au bûcher, le pape adoré, hier encore certifié moderne, progressiste, éclairé ! Les petites gaffes oratoires deviennent des gouffres de communication. Ça indigne, ça soulage et ça buzze, alors que demander de plus ? Tout cela peut sembler excessif et à bien des égards insignifiant.

Homosexualité et “psychiatrie“ : qu'a vraiment voulu dire le pape ?

À l’heure des réseaux sociaux, des indignations moutonnières et des émotions mondiales, ce brutal retournement d’image est dans la norme. Et si l’on regarde les choses froidement, le pape l’a un peu cherché, lui qui a choisi de parler sans filtre et parfois de manière approximative, faisant un peu trop vite la leçon aux catholiques qui « se reproduisent comme des lapins » ou aux religieuses qui ne doivent pas être « des vieilles filles ». François semble parfois godiller, improviser, se payer de mots, réfléchir en parlant ou après. C’est sa force et son talon d’Achille. Son charme qui devient son drame. Tout le monde le comprend, jusqu’au moment où on ne le comprend plus, parfois simplement parce qu’il est fatigué, humain, normal. Ou parce qu’il semble désarmé par les oppositions, les attaques, les haines sourdes.

Les appels de François à la mobilisation de tous les fidèles sonnent un peu creux. 

N’éludons pourtant pas le fond. Dans sa longue lettre à tous les catholiques à propos des abus sexuels, le pape a employé des mots forts sur « la honte et le repentir ». Mais, franchement, son appel à la mobilisation de tous les fidèles et sa dénonciation du cléricalisme sonnent un peu creux. Car, précisément, que peuvent les fidèles, les prêtres et même les évêques sinon subir le double effet pervers d’un système ecclésial que plus personne ne semble ni comprendre ni contrôler et d’un système médiatique qui les fait passer soit pour une bande de criminels, soit pour de naïfs moutons ? Ne doutons pas que François veuille changer les choses. Mais il y a 10 ou 20 ans, en France comme aux États-Unis, on disait déjà que cela ne pouvait plus durer, que l’on avait compris, que les mesures étaient prises. Et la crise est là, plus profonde encore, atteignant les sommets, rongeant les communautés, sapant la crédibilité de la parole chrétienne.

Abus sexuels : L’Église américaine en état de choc

L’Église catholique est une institution solide, résiliente. Elle s’est régulièrement remise des attaques subies de l’extérieur, mais aussi des méfaits commis en son nom et en son sein. Elle a toujours su retrouver le ressort de la sainteté. Quand la mystique a fait défaut, la nécessité lui a donné le courage de la réforme. Ceux qui la passent par pertes et profits tomberont en poussière avant que Saint-Pierre de Rome ne s’effondre. À l’inverse, ceux qui savent ce qu’ils lui doivent ne se laisseront pas impressionner par les reproches dont on l’accable. Il n’empêche. Pour l’heure, le trou d’air du pape est devenu le trou noir de l’Église. On ne comprend plus rien. Comment fonctionne le pouvoir ? Peut-on continuer à tout attendre du pape ? Qui conseille ? Qui informe ? Qui décide ? Qui contrôle ? Sur quels critères nomme-t-on les évêques ? Qu’attend-on d’eux ? Comment écoute-t-on les fidèles, qui la plupart du temps, d’ailleurs, ne disent rien ? Comment répondre aux exigences d’une société qui a profondément changé ? L’heure n’est plus aux mots, heureux ou malheureux. Le temps des pieuses contritions est largement échu. Il faut soulever le capot et regarder à l’intérieur, quitte à se salir un peu les mains.

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