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	© BERTRAND GUAY/AFP
© BERTRAND GUAY/AFP

Écologiste et proche de l’ex-ministre de la Transition écologique et solidaire, Dominique Bourg salue la démission du numéro trois du gouvernement.

« Je prends la décision de quitter le gouvernement. » Invité de la matinale de France Inter mardi 28 août, Nicolas Hulot a annoncé, à la surprise générale et sans en avoir informé l’exécutif, sa démission. Seize mois après son arrivée au ministère de la Transition écologique et solidaire, icône de l’écologie, il s’est justifié, visiblement ému : « Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ces enjeux-là. » Le départ du n°3 du gouvernement, souvent considéré comme la « caution de gauche » ­d’Emmanuel Macron, s’annonce comme un casse-tête pour le président de la République. Si les cadres de LRM se sont empressés de défendre le bilan de l’ex-ministre, les inquiétudes montent du côté des associations sur la poursuite du plan biodiversité, présenté le 4 juillet dernier. Dominique Bourg, philosophe et professeur à l’université de Lausanne, vice-président de la Fondation pour la nature et pour l’homme (FNH) et proche de Nicolas Hulot, réagit à sa démission et critique sans ménagement l’« indifférence totale » d’Emmanuel Macron à l’écologie.

Nicolas Hulot a-t-il eu raison de démissionner ?

Oui, je le poussais à le faire depuis janvier. Il y a une urgence immense. Depuis deux ou trois ans, on peut lire une avalanche de publications scientifiques rappelant le délitement des conditions favorables à la vie sur notre planète, avec des dégradations diverses, comme celle de la biodiversité, avec un vivant sauvage qui disparaît. Sur la question du climat, 2017 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée hors El Niño. En 2018, l’hémisphère Nord a connu des températures record. Autre symptôme très inquiétant : le pourtour de l’Antarctique dégèle, on assiste donc à un début de débâcle glaciaire. On ne peut plus distinguer le climat de la biodiversité, les deux vont ensemble. Ce sont les conditions favorables à l’épanouissement de la vie sur Terre qui sont remises en cause. Nous vivons un moment très dangereux. Or, tout ce que Nicolas Hulot a obtenu, ce sont des petites mesures, quand ce ne sont pas des régressions ! Je ne suis pas étonné par sa décision. Il était à contre-emploi.

Hier soir, il s’est enguirlandé avec le président de la République au sujet du permis de chasse. Mais il aurait dû le faire bien avant ! 

La réduction de moitié du coût du permis de chasse a-t-elle été la goutte d’eau qui l’a conduit à partir ?

Apparemment oui. Hier soir (lundi 27 août, au cours d’une réunion à l’Élysée, ndlr), il s’est enguirlandé avec le président de la République à ce sujet. Mais il aurait dû le faire bien avant ! On n’écope pas un navire qui prend l’eau massivement avec une tasse à café ! Ce gouvernement, les décideurs, une partie de la population n’ont rien compris et ne veulent pas voir ce qui se joue actuellement en matière d’environnement.

Les lobbys, en particulier celui des chasseurs, ont-ils eu la peau de Nicolas Hulot ?

C’est le gouvernement qui a eu sa peau en l’entraînant dans une aventure dans laquelle il n’avait pas de latitude. Moi, j’ai pris au sérieux le « en même temps » d’Emmanuel Macron. J’espérais que cela signifiait des réformes de fond : décarboner la production d’énergie en France, redresser des conditions à l’épanouissement de la biodiversité dans un premier temps, lancer une politique ambitieuse d’économie circulaire. On aurait ainsi pu préparer l’avenir. Mais en réalité, dès le début, cette politique était uniment néolibérale, avec une indifférence totale aux questions environnementales et aux enjeux de fond qu’elles impliquent. L’exemple de la chasse est parlant : d’un côté, on prétend à une stratégie pour la biodiversité, mais sans aucune contrainte, ce qui est absurde. De l’autre côté, on favorise une chasse peu regardante sur la biodiversité et on permet l’augmentation du nombre de chasseurs… La personnalité de Nicolas Hulot permettait à ce gouvernement de masquer son néolibéralisme pur et son indifférence aux questions d’environnement.

Au-delà du politique, les grands feux, cet été, en Grèce et en Californie, ont-ils accéléré sa décision ?

Il a constaté la canicule, la sécheresse, comme nous tous. Et il s’est souvenu que la France a émis 3,3% de gaz à effet de serre en plus en 2017 ! Sa conscience a été envahie par l’état du monde. Ce qu’il parvenait à faire était dérisoire, au regard de cela. On peut le supposer, je ne lui ai pas parlé.

En mai, vous avez confié à La Vie qu’il n’obtenait que « de petites choses à la marge »… Mais le retrait du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ne fut-il pas une victoire ?

Certes. Nicolas Hulot a joué un rôle dans la mise en place de la commission. Mais les raisons qui ont emporté la décision d’Édouard Philippe n’ont rien d’environnemental. Le Premier ministre s’est laissé convaincre par la baisse de l’impact sonore sur le sud de Nantes et par celle du coût de la réfection de la piste de Nantes-Atlantique – des arguments économiques, donc.

Nous sommes tous dans un délire de consommation, à croire qu’il n’y a pas de limites ici-bas. 

Sa démission signe-t-elle la fin de la lutte contre le réchauffement climatique dans notre pays ?

J’espère que non. Car la chronique des horreurs environnementales va continuer. Espérons que la partie de la population inquiète va finir par se faire entendre. On a besoin d’autre chose que cette politique néolibérale. Comment faire évoluer la société sur le fond sans faire s’effondrer l’économie ? Comment changer de civilisation ? On part d’un monde fou pour arriver à un monde raisonnable qui tienne compte des limites du système. Or nos consommations ne cessent d’augmenter. Le défi est là. La première mesure serait de réduire les inégalités. Car réduire la croissance passe par là. Ce n’est pas du tout le chemin qui est pris.

Au-delà des politiques, Hulot met en cause la responsabilité de chaque citoyen. Qu’en pensez-vous ?

Il a raison ! Nous sommes tous dans un délire de consommation, à croire qu’il n’y a pas de limites ici-bas. Certains crétins disent même que l’on va aller sur Mars, planète inhabitable, sans vie, minérale…

Sa décision révèle-t-elle l’éternelle tension entre éthiques de conviction et de responsabilité ?

Jusqu’à aujourd’hui, Nicolas Hulot a involontairement créé des faux-semblants. Or sa responsabilité était de les éviter. Il prend une décision qui relève de l’éthique de responsabilité, oui. Il se devait de dire : “Cela n’a plus de sens, je ne peux plus continuer comme cela.” C’est ce qu’il a fait et je l’en félicite.

D’où vient sa haine des chasseurs ?
C’est un livre qui arrive à point nommé, qui permet de mieux comprendre la personnalité de Nicolas Hulot. Écrit par Jean-Luc ­Bennahmias, ancien candidat à la primaire de la gauche, et Emmanuelle Raimondi, les Paradoxes de monsieur Hulot (l’Archipel) revient avec précision sur l’itinéraire de l’ex-ministre de la Transition écologique et solidaire. Un passage revêt une dimension particulière. Alors que sa démission intervient au lendemain d’une réunion houleuse avec le lobby des chasseurs à l’Élysée, l’ouvrage rappelle sa détestation à leur encontre. Elle est associée à des souvenirs douloureux liés à la famille de sa mère, issue de la haute bourgeoisie : un de ses oncles avait « sa » chasse en Sologne. La branche maternelle n’a jamais accepté le mariage de ses parents, qualifié de mésalliance. Et après le décès de son père et le suicide de son frère, elle a fui les Hulot comme des pestiférés. (Pascale Tournier)
 

Dominique Bourg participera à la conférence « L'Écologie, un espoir pour le XXIe siècle » organisé par La Vie le samedi 13 octobre 2018 à Lille
> Renseignements et insription : http://ecologie2018.lavie.fr

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