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Rafle du Vel’ d’Hiv’ : ces évêques français qui ont protesté

© Public Domain
Mgr Pierre-Marie Théas
 
 
 
  

Il y a 75 ans, les 16 et 17 juillet 1942, les forces de l'ordre françaises procédaient à l'arrestation d'environ 13 000 juifs, dont des femmes, des enfants et des vieillards. Moins d'une centaine d'entre eux reviendront des camps de la mort. À l'époque, la rafle suscite bien peu de réactions, et encore moins officielles. À l'exception notable de deux évêques : Mgr Saliège et Mgr Théas.

C’est la rafle la plus importante conduite sur le sol français durant la Seconde guerre mondiale. Réclamée par les autorités allemandes dans le cadre de l’opération « Vent Printanier », exécutée par des policiers et des gendarmes français, elle conduit à l’arrestation de 13 000 juifs étrangers ou apatrides, résidant à Paris ou en banlieue, qui sont regroupés dans l’enceinte du Vélodrome d’Hiver, dans le XVe arrondissement de Paris. Les victimes seront ensuite acheminées vers les camps de transit de Drancy, Pithiviers, Compiègne ou Beaune-la-Rolande, avant de prendre la direction d’Auschwitz-Birkenau.

La rafle du Vel d’Hiv’ inaugure une série de coups de filets de moindre envergure, qui se poursuivront tout l’été et au-delà, en zone occupée comme en zone libre. Dans le sud-ouest en particulier, où de nombreux juifs exilés ont trouvé refuge, les forces de l’ordre de Vichy interviennent à la demande des autorités allemandes. Les camps de Gurs (Basses-Pyrénées, actuellement Pyrénées-Atlantiques), de Noé, du Récébédou (Haute-Garonne) ou de Septfonds (Tarn-et-Garonne) s’emplissent de prisonniers qui partent rapidement en convois vers les camps de transit de la zone occupée.

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La grande rafle parisienne du Vel’ d’Hiv’ comme les vagues d’arrestations régionales, ne déclenchent aucune protestation officielle sur le territoire métropolitain. Et pour cause, au nord comme au sud de la ligne de démarcation, toute prise de position critiquant la politique raciale du IIIe Reich et la collaboration active des autorités françaises, est susceptible de déclencher la plus sévère des répressions. Pourtant, ce sont deux évêques français qui vont sauver l’honneur : Mgr Jules Saliège, l’archevêque de Toulouse, et Mgr Pierre-Marie Théas, évêque de Montauban. Fin août 1942, l’un comme l’autre font lire dans les paroisses de leurs diocèse une lettre (voir les textes intégraux ci-dessous), condamnant dans les termes les plus vifs et explicites les rafles. Les deux évêques le paieront au prix fort. Surveillés de près par Vichy, puis par les autorités allemandes à partir de l’invasion de la zone sud en 1942, ils finissent tous les deux par être placés sous mandat d’arrestation. Mgr Saliège en réchappe in extremis, tandis que Mgr Théas est effectivement arrêté et conduit au camp de Compiègne. C’est là qu’il est libéré par les forces américaines. Les deux évêques seront fait Justes parmi les Nations. Leurs noms figurent au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem.

Lettre de Mgr Jules Saliège du 23 août 1942

Mes très chers frères,
Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.
Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Seigneur ayez pitié de nous.
Notre-Dame, priez pour la France.
Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.
France, patrie bien aimée France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine. France chevaleresque et généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable de ces horreurs.
Recevez mes chers frères, l’assurance de mon respectueux dévouement.
 
Jules-Géraud Saliège
Archevêque de Toulouse

Lettre de Mgr Pierre-Marie Théas du 26 août 1942

Mes biens chers Frères,

Des scènes douloureuses et parfois horribles se déroulent en France, sans que la France en soit responsable.
À Paris, par dizaines de milliers, des juifs ont été traités avec la plus barbare sauvagerie. Et voici que dans nos régions on assiste à un spectacle navrant ; des familles sont disloquées ; des hommes et des femmes sont traités comme un vil troupeau, et envoyés vers une destination inconnue, avec la perspective des plus graves dangers.
Je fais entendre la protestation indignée de la conscience chrétienne et je proclame que tous les hommes, aryens ou non aryens [1] , sont frères parce que créés par le même Dieu ; que les hommes, quelle que soit leur race ou leur religion, ont droit au respect des individus et des États.
Or les mesures antisémitiques actuelles sont un mépris de la dignité humaine, une violation des droits les plus sacrés de la personne et de la famille.
Que Dieu console et fortifie ceux qui sont iniquement persécutés ! Qu’Il accorde au monde la paix véritable et durable, fondée sur la justice et la charité ! »

Pierre-Marie Théas
Évêque de Montauban

 
 
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