DÉBAT. « Bien mourir ».
Marie-Dominique Trébuchet, la praticienne théologienne
11/9/15 - 00 H 00
Un pied dans la théorie, un pied dans la pratique. À 55 ans, Marie-Dominique Trébuchet se consacre, depuis plus de dix ans, à l'accompagnement de personnes en fin de vie. D'abord bénévole dans une unité de soins palliatifs à Brest, cette mère de quatre enfants poursuit cette activité en région parisienne depuis 2007. Elle est ainsi la vice-présidente de l'association des bénévoles de la Maison médicale Jeanne-Garnier, établissement de soins palliatifs fondé à Paris par le cardinal Jean-Marie Lustiger. Depuis juin, elle est également administratrice de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap).
Parallèlement, elle entame une thèse de théologie morale, sur les travaux du moraliste Patrick Verspieren, jésuite connu pour ses travaux d'éthique médicale. « Je tiens à relier mon travail d'accompagnement à mon travail de théologienne », insiste-t-elle. Ses travaux théologiques la conduisent également à travailler sur l'éthique de l'accompagnement des personnes en fin de vie, et à enseigner à l'Institut catholique de Paris.
P. Gabriel Ringlet, l'écrivain accompagnateur
11/9/15 - 00 H 00
« Je suis plongé dans la question de la mort depuis tout petit, raconte d'emblée le P. Gabriel Ringlet, 71 ans. J'avais une tante carmélite qui, lorsque j'allais la voir, me disait qu'elle avait sur sa table de nuit un crâne qu'elle saluait chaque soir avant de se mettre au lit. Elle me disait cela en riant beaucoup. J'avais alors 4 ans. » Depuis, la question de la mort n'a jamais quitté tout à fait celui qui allait devenir prêtre. Infirmier durant son service militaire en Belgique – son pays –, il a toujours accordé à la fin de vie une importance primordiale dans l'exercice de son sacerdoce. Longtemps professeur et vice-recteur de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve, il dédie désormais la majorité de son temps à l'accompagnement des mourants dans un service de soins palliatifs, à la clinique Saint-Pierre d'Ottignies, à 30 km au sud de Bruxelles. Il est notamment l'auteur de L'Évangile d'un libre penseur (1998), et de Ceci est ton corps (2008). Dans son nouvel ouvrage, « Vous me coucherez nu sur la terre nue (1) », il témoigne de son expérience en soins palliatifs, et notamment auprès de personnes ayant demandé l'euthanasie.
"La mort n'est pas le bout du chemin : elle en fait partie"
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vendredi 11 septembre 2015
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DÉBAT
« Bien mourir »
"J'aimerai tellement que l'Eglise aide l'homme à mourir et ne se contente pas de lui administrer l'onction des malades. L'enjeu est d'aider celui qui veut mourir, à bien mourir"
lit-on sous la plume de Hans Küng, dans un livre qui vient d'être traduit en Français (la mort heureuse ? au Seuil)
Le théologien, né en 1928, qui souffre notamment de la maladie de Parkinson et de dégénérescence maculaire dit ne parler que pour lui-même et ne rien vouloir imposer aux autres. Mais en défendant le droit à mourir, il entend aussi "donner un signe" à l'Église catholique qui, selon lui, n'a pas assez réfléchi au défit posé par les maladies séniles en forte augmentation avec l'allongement de la vie permis par les progrès de la médecine. Nul doute que son plaidoyer provocateur suscitera de nombreuses réactions favorables ou indignées, comme ce fut le cas en Allemagne l'an dernier.
Mais il y a d'autres manières d'aborder le sujet délicat de la fin de vie et du "bien mourir", par exemple en se mettant à l'écoute de ceux et celles qui côtoient des personnes en fin de vie.
C'est dans cette perspective que LA CROIX a réuni le Père Gabriel Ringlet et la théologienne Larie-Dominique Trébuchet pour échanger sur la place de la mort dans nos sociétés, des demandes d'euthanasie et de leur accompagnement.
Dominique Greiner et
Loup Besmond de Senneville
.................suite article
http://www.paroissesaintaubin.fr/index_fichiers/documents/cur_mort.pdf