NOËL, la bonne surprise de Dieu... (Gérard Naslin - "Signes d'aujourd'hui"
que Dieu aime. Peintes, sculpteurs, musiciens, poètes, compositeurs, cinéastes...
Chacun, dans son langage artistique a imaginé ce qui s'est passé en cette merveilleuse
nuit à Bethléem, petite bourgade de Judée.
Et depuis la crèche de François d'Assise, à Greccio en 1223, chaque année ce sont
des millions et et millions de regards d'enfants qui s'émerveillent devant la crèche.
Cette année encore, allons, petits et grands, contempler l'enfant qui nous rappelle
jusqu'où Dieu est allé pour nous dire son amour.
Avant de poser, immobiles, sous nos regards, les personnages de la crèche ont voulu
nous livrer leur secret.
Écoutons-les...
Jésus
Je suis le plus petit, mais je suis le personnage le plus important.
Je représente celui qui est venu une nuit, sans faire de bruit. Qui aurait imaginé que le
Messie serait déposé, nouveau-né, dans une mangeoire ?
Ma venue fut une surprise, une bonne surprise. D'abord pour Marie, ma mère, qui
n'avait rien demandé, mais qui se rendait disponible à la volonté de mon Père. Celui-ci
d'ailleurs fut peut-être lui-même surpris devant la confiance de cette humble jeune fille
de Nazareth.
Joseph également fut surpris, il avait même du mal à dormir. Lui aussi a fait
confiance à Dieu et à Marie.
Quant à mes premiers visiteurs, je ne vous dis pas ! Les pauvres bergers n'en croyaient
pas leurs yeux et leurs oreilles, ils n'ont écouté que leur cœur, et ils ont bien fait, parce que
Dieu habite le cœur des pauvres.
Je suis le Verbe, la Parole, et pourtant je me suis fait silence. ça aussi, c'est surprenant.
Marie
Moi, on me représente à genoux. Je préférerais être allongée près de l'Enfant-Jésus,
ce serait plus naturel. Mais ce qui me réjouit, c'est que l'on me fait regarder mon enfant
comme pour dire : "J'aurais du mal à l'expliquer, car je ne m'explique pas à moi-même
pourquoi Dieu m'a choisie. Car en fait, c'est bien cela : Dieu a fait irruption dans ma vie,
sa Parole m'a entièrement saisie. Tout de suite, j'ai senti que j'étais habitée par son amour,
et, en même temps je savais que cet amour, il n'était pas que pour moi, mais que j'avais
à le donner au monde. Vous vous rendez compte, moi, la jeune adolescente de Nazareth
dans ce pays perdu de Palestine, une mission m'était confiée.
Vous pensez bien que j'ai demandé comment cela pourrait se faire. Tout de suite j'ai été
rassurée. Dieu était avec moi, et si je lui disais "oui", il serait avec nous : c'est cela,
Emmanuel, Dieu-avec-nous.
Comment voulez-vous que je n'aie pas eu envie de chanter ?
ERA CHANTE CACCINI REDEMPTION AVE MARIA
Joseph
Ah Marie ! Tu es bien toujours la même. Dès le début, tu t'es présentée comme
l'humble servante du Seigneur.
Moi, Joseph, je suis dans l'ombre, mais je suis bien là, debout, car toujours prêt
à intervenir, toujours prêt à prendre la route. Je suis sûr que Jésus, en me regardant,
pensait à Dieu son Père. Après tout, c'est moi qui lui ai appris son métier d'homme.
Il a parlé l'araméen parce que je parlais cette langue. Il a fait ses premiers pas,
guidé par moi ; il nous a été soumis, il le fallait bien pour qu'il vive et grandisse.
Je lui ai appris le métier de charpentier ; et, un jour, il a demandé qu'on appelle
Dieu, son Père "Abba" qu'on appelle Dieu par le nom qu'il me donnait !
Bergers
Nous, les bergers, nous étonnerions nos collègues de Bethléem s'ils savaient que l'on
parle encore de nous. Nous étions pourtant bien mal vus à cette époque.
Dieu a pensé que nous étions les mieux placés pour annoncer le monde nouveau qui
commençait.
Lorsque le petit a ouvert les yeux et qu'il nous a vus avec nos moutons, ça lui a peut-être
déjà donné l'idée de se comparer quand il sera grand à un bon berger, prêt à tout pour sauver
sa brebis égarée.
Et puis lorsqu'un jour il a crié bien fort, du haut d'une montagne : "Heureux les pauvres
de cœur, le Royaume des cieux est à eux", peut-être qu'il a encore pensé à nous, nous
qui avions été les premiers à nous précipiter pour venir voir celui que nous attendions depuis
si longtemps comme le Messie.
Sans nous vanter, nous avons bien vu dans son regard et dans celui de Marie et Joseph, que
nous étions les bien-aimés de Dieu. Et qui sait ? Peut-être ses préférés ?
Âne
Si l'on pouvait parler, mon pauvre ami le bœuf, on en aurait des choses à dire, mais
personne ne voudrait nous croire. D'abord l'évangile ne parle pas de nous, du moins à
Bethléem, par contre il est fait allusion à un ânon, le petit d'une ânesse, c'est même sur son
dos que Jésus est entré triomphalement à Jérusalem.
De toute façon, ce qui est certain, c'est qu'à Bethléem, il y avait une mangeoire, ça c'est
parole d'Évangile. Près d'une mangeoire, il y a des animaux. Ils ont tout vu, ils ont tout
entendu, ils n'ont sûrement pas compris ce qui se passait, mais s'ils pensaient, ils en
pensaient long.
Et ces créatures, le bon Dieu, les avaient trouvées si belles... comme d'ailleurs toute sa création.
Bœuf
Tu es un âne, alors tu ne connais pas bien les Écritures. Sais-tu que le prophète Isaïe a annoncé
que le bœuf et le lion un jour, mangeraient ensemble ? Eh bien ! Sache que le petit, il est venu
réconcilier tout le monde.
Les hommes l'ont un peu oublié, eux qui se font encore la guerre, même sur la terre où Jésus
est né. Or, il est précisément venu parler une langue universelle que tout le monde peut comprendre
et que tout le monde peut parler. Cette langue c'est la langue de l'Amour, la seule qui rend
heureux. ça mérite bien qu'on le réchauffe, le petit, lui qui est venu justement réchauffer le
cœur de l'homme.
Montage : La Magie de Noël
Amis faisons silence maintenant. Dieu s'est fait enfant, l'Enfant, c'est celui qui ne parle pas
encore. Si Dieu c'est fait silence, retrouvons notre silence pour laisser Dieu parler en nous.
Oui, faisons silence pour donner à voir la grandeur de l'amour de Dieu qui se manifeste
dans la faiblesse.
Les personnages de la crèche se sont tus, ils ne bougent plus... Mais nous, ne restons pas figés.
Si cette histoire nous a surpris, ne la gardons pas pour nous, allons à notre tour étonner le monde,
et lui dire : "Il y a deux mille ans, à Noël, Dieu a pris visage d'homme pour que les hommes
ressemblent un peu plus à Dieu, il leur suffit d'aimer, tout simplement.
C'est cela Noël, la bonne surprise de Dieu.