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Moine bénédictin puis abbé de Kergonan, Mgr Le Gall est archevêque de Toulouse. Il a répondu aux questions de croire.com sur le sens du carême.


Quel est le coeur du Carême ?

Mgr Le Gall : Pour un chrétien, le carême, c'est d'abord imiter le Christ. L'Evangile raconte que Jésus a jeûné pendant quarante jours avant de commencer son ministère public. La Bible nous dit aussi que Moïse et Elie ont jeuné tous les deux en faisant route vers le Sinaï, le lieu de la rencontre avec Dieu. Le carême, c'est faire la même expérience que le Christ et que les saints patriarches pour approcher Dieu.

 

Comment présenteriez-vous le carême à quelqu'un qui n'en a jamais entendu parlé ?

Je dirais d'abord que le jeûne du carême est une privation de nourriture, pas une grève de la faim ! Il s'agit de se restreindre pour ressentir notre fragilité devant Dieu. La privation a donc un sens : se vider de soi-même, du superflu pour adhérer à l'essentiel et ne pas être prisonnier de besoins plus ou moins factices. Cette pratique est une preuve pour soi-même que l'on est capable d'être soi-même. C'est une entreprise de libération intérieure.

Quelle est la place des autres dans cette démarche ?

L'enjeu est de devenir maître de ses actes, pas pour soi-même, mais pour se donner aux autres. Se rendre libre pour les autres et pour Dieu. A côté du jeûne, on trouve donc le partage et la prière. Le carême, c'est se libérer pour se donner. C'est acquérir de l'ouverture et de la souplesse pour se donner à ce qui en vaut la peine.

 

Que diriez-vous aux chrétiens qui voient venir le carême avec une certaine lassitude ?

Toute privation est douloureuse. Il faut accepter une certaine forme de difficulté pour prendre conscience de ce qui nous asservit. Il faut se prendre par la main, le jeûne n'est jamais facile. Même pour les moines ! Mais on peut alors se rappeler que le Christ est parti au désert "poussé par l'esprit". Il faut se mettre sous la force de l'Esprit et veiller à cette inspiration d'amour. Il faut faire peu de chose mais par amour.

 

Est-il nécessaire pour cela de se priver ?

Le carême doit avoir un aspect concret, sinon il n'a pas beaucoup de sens. Le carême est un ensemble de pratiques. Cela répond à notre incarnation, car nous ne sommes pas de purs esprits !

 

Vous avez été abbé de Kergonan pendant dix-neuf années . Comment les moines vivent-ils le carême ?

Le jeûne n'est pas complet, sinon on ne pourrait pas continuer à chanter les psaumes quatre à cinq fois par jour ! Mais les moines se privent quelque peu pour sentir la faim de Dieu. Ce n'est pas seulement une faim de pain, mais aussi une faim de sa parole. Concrètement pendant quarante jours, les moines prennent un petit déjeuner minimal et un repas du soir allégé. Le déjeuner reste normal. 
Les horaires ne sont pas modifiés, mais la liturgie est plus riche. Il y a un grand nombre de textes spéciaux pour chaque jour et, dans les monastères où on chante du grégorien, les pièces de chant sont plus ornées, plus profondes.

 

Vous vous êtes investi dans le dialogue avec les bouddhistes. La pratique du jeûne est-elle un lieu de rencontre entre les religions ?

 

Avec les bouddhistes, il n'est pas facile de se rejoindre sur les croyances. En revanche, les moyens, les étapes, les méthodes de la vie spirituelle sont très souvent les mêmes que les nôtres. Pour les bouddhistes tibétains, le jeûne est très important. Certains ascètes bouddhistes ne mangent pratiquement rien pour atteindre l'extase. De même les musulmans jeûnent sérieusement et courageusement pendant le Ramadan. Cela force le respect. 
Il n'est pas étonnant de retrouver des pratiques similaires dans les différents religions, car la nature humaine est la même partout. Nous sommes corps et âme et il faut parfois que le corps se restreigne pour que l'âme grandisse. 
Nous, occidentaux, avons un peu perdu cela. Mais chez les catholiques orientaux et les orthodoxes, le jeûne a une place très importante et ils nous interrogent souvent sur notre manière de jeûner.

Propos recueillis par Elodie Maurot



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