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La messe est une question d'amour

Fr. Jean-Luc-Marie Foerster, op


Bibliothèque du Rosaire :
Genre:  Prédications
Thème :  Institution de l`Eucharistie

Homélie pour le Jeudi Saint, du frère Jean-Luc-Marie Foerster, op - Lille 2003

 

 

Souvent, en retraite de profession de foi, je dis aux jeunes : « Non, vous n’êtes pas obligés d’aller à la messe. Parce que la messe, c’est trop sérieux pour n’être qu’une question d’obligation. On n’est jamais obligé d’aimer. Et la messe est une question d’amour. »
S’il y a la messe, sœurs et frères, c’est uniquement parce que Dieu tient à nous, parce qu’il veut habiter parmi nous et nous rencontrer dans son fils mort et ressuscité. L’Eucharistie, c’est le mystère de l’amour de Dieu pour nous, le mystère de son alliance avec nous. Ce que nous dit la messe ? C’est que Dieu et les hommes ne pourront plus jamais être séparés. Parce que Dieu est fidèle.
Cette alliance d’amour entre Dieu et les hommes est vieille comme le monde. Déjà avec Noé, puis Abraham, et puis Moïse au Sinaï. Chaque fois l’homme était revenu sur ses engagements. Les prophètes faisaient le rêve d’une alliance qui ne serait plus écrite sur des tables de pierre, mais dans les cœurs ; ils rêvaient d’une alliance qui ne pourrait plus être brisée. A la dernière Cène, Jésus déclare que cette alliance tant espérée et tant rêvée, cette alliance nouée à jamais, elle est désormais présente dans son Corps livré et dans son Sang versé.
On peut lire tous les livres, la véritable compréhension de ce qui se joue là est du domaine du cœur. Parce qu’il s’agit d’un cheminement d’amour. La messe, c’est comme un chemin vers l’union à Dieu dans l’amour. C’est pour cela qu’une messe ne se célèbre pas par habitude. Quel amoureux accepterait de vivre l’amour par habitude ? Que dirait une fiancée qui demanderait à son fiancé s’il l’aime et qui répondrait en disant :
« Mais oui, tu le sais, je te l’ai déjà dit la semaine dernière ! » La messe, ce devrait être quelque chose de toujours nouveau. La messe, cela ne s’expédie pas, parce que tout amour a besoin de temps. Dieu prend du temps pour venir ; Dieu se fait désirer… (Nous aussi sans doute bien des fois, mais ce n’est pas toujours par amour, c’est souvent au contraire parce qu’on a la tête ailleurs, le cœur ailleurs.) Alors impossible d’imaginer se réunir pour la messe, consacrer vite fait bien fait le pain et le vin, communier, une courte action de grâce pour ne pas repartir comme des voleurs… Non, frères et sœurs, ce serait faire de la table du Seigneur un lieu d’amour furtif, qui répondrait peut-être à un besoin. Mais en tout cas pas à un désir.
Il faut du temps et de la patience pour s’unir à Dieu dans l’amour. Il faut prendre le temps de la rencontre. Vous savez, le temps de la première rencontre, toute première fois, quand le cœur bat, le temps où l’homme se présente plein d’hésitation devant Dieu, le temps où on prend conscience de qui est Dieu, et de qui je suis, moi…
« Apprivoise-moi », dit le renard au petit prince. Et bien, c’est exactement comme cela que commence la messe : un regard craintif, des pas hésitants, un cœur entrouvert. Et quand bien même on sait au fond de son cœur la réponse de miséricorde de Dieu, la question est toujours là sur nos lèvres : « Seigneur, puis-je venir auprès de toi ? » (Remarquez que c’est aussi sa question à lui, le Seigneur, et qu’il doit être souvent bien moins sûr de notre réponse !)
Et puis, il y a le temps pour se parler. C’est la liturgie de la Parole. Dieu est là. Dieu nous parle ; la parole qui a créé le monde se met à notre portée. Il dit ce qu’il veut pour nous, sa bonne nouvelle ; il dit aussi ce qu’il attend de nous ; et c’est qu’on vive, et qu’on soit porteurs, donneurs, susciteurs de vie autour de nous ! On commence donc par écouter, même si on ne sait plus bien faire cela aujourd’hui. C’est Dieu qui entame la conversation. Et c’est bien de laisser parler Dieu le premier ; si souvent on lui coupe la parole, ou on parle à sa place… pour lui faire dire qu’il voudrait la guerre même parfois et la mort de mon frère !
Alors la glace est brisée et on se sent sur la même longueur d’onde, il n’est plus besoin de mots, plus besoin du bavardage de l’homélie ; c’est le temps du cœur à cœur. Le temps d’être là, exposé, présent. Le temps de l’embrasement. C’est la prière eucharistique, temps de l’action de grâce. Le temps de l’Esprit, dans la tendresse du Père qui remet son Fils entre nos mains. (Et dire que c’est souvent là qu’on décroche et qu’on s’ennuie et que le prêtre rabâche parfois à faire bailler aux corneilles !) C’est le moment de se retirer dans le secret de la chambre de son cœur. C’est là qu’est la chambre haute du repas qui se prépare.
La veille de sa passion, aujourd’hui, il prend le pain, et les yeux levés, il le bénit, le rompt, le donne ; prenez, mangez, prenez, buvez… C’était il y a deux mille ans et c’est maintenant et c’est chaque fois que nous faisons cela en mémoire de lui. Jésus présent, réellement, dans le signe du pain et du vin. Jésus réellement présent dans l’assemblée que nous formons. Jésus, là, dans l’assemblée qui communie à sa présence par le pain et par le vin, dans l’unité d’un même Esprit.
La veille de sa passion : Jésus sait qu’il a déchaîné contre lui les forces de la mort, parce qu’il les a dénoncées, parce qu’il s’est attaqué au pouvoir du mal en guérissant, en démasquant l’hypocrisie, le mensonge, l’injustice et jusqu’à l’esclavage de la loi religieuse. En rompant le pain, il rompt le cercle de la violence.
Dieu se donne et c’est le sommet de la rencontre. L’heure de l’amour. L’union, dans l’amour, elle ne se fait pas dans les paroles, mais elle s’accomplit dans des actes. L’eucharistie n’est pas quelque chose qui nous élève dans quelque abstraction mystique ; l’eucharistie s’incarne. C’est un corps à corps. Le corps même du Seigneur se donne à toucher et lui-même touche notre corps. Nous mangeons son corps et nous buvons son sang. Prenez, mangez ! Prenez, buvez ! Et l’union se veut si forte que nous devenons ce que nous partageons. Nous devenons une seule chair. Non pas chacun comme individu, mais c’est toute l’assemblée, toute l’église qui vit cette communion intime. C’est nous tous qui formons un seul Corps, le Corps du Christ livré. Devenir Corps du Christ, non les uns contre les autres, mais les uns avec les autres, c’est vraiment faire nôtre son désir de donner sa vie pour détruire la mort.

L’Eucharistie, sœurs et frères, osons le dire, c’est une école de guerre : c’est apprendre à user des armes du Christ qui veut instaurer un règne de justice et de fraternité, où l’homme ne serait plus un loup pour l’homme. Ces armes ont pour nom : béatitude, évangile, don, amour, service, joie, liberté, non jugement. S’asseoir à la table où il nous invite, c’est s’engager. S’engager dans le salut du monde. S’engager au cœur de notre vie quotidienne, parce que l’eucharistie fait de nous, comme l’écrit notre frère Pierre Claverie,
« des témoins de l’amour du Christ, des veilleurs d’espérance, des frères et des sœurs universels, solidaires de toute l’humanité. »
C’est pour cela qu’aucune messe n’est jamais achevée
« tant qu’un corps reste affamé, tant qu’une âme reste bafouée, tant qu’un cœur est blessé, tant qu’un visage est fermé ; une messe n’est jamais achevée tant que Dieu n’est pas tout en tous » (Maurice Zundel).
Oui, vraiment, c’est dans le Royaume de Dieu que nous ne serons plus obligés d’aller à la messe. D’ailleurs, il n’y en aura plus. Elle sera dite, une fois pour toutes.

Fr Jean-Luc-Marie Foerster, dominicain
Couvent s. Thomas d’Aquin, 2003, Lille

 

 

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H
<br /> j'ai toujours considéré le Jeudi Saint comme le jour le +"riche" de l'année ,il y a le service le partage le don de soi.....;la messe :une obligation..que nenni..;plutôt un besoin ,une nourriture<br /> ,un rendez vous que le Seigneur nous donne...<br /> Ecouter le Seigneur nous parler, proclamer notre Foi ,offrir notre vie et participer à la priére Eucharistique ;"Sanctifie ces offrandes....."La Tinité est "réunie" pour L'Evénement ;<br /> Jésus ,par le don de son Corps et son Sang nous donne son Amour et nous engage à le partager en amour pour nos proches ,en amitié pour nos frères.<br /> J'ai tjs aimé l'église transformée en une grande Cène.<br /> Je garde en souvenir les moments où j'avais la chance de porter la Communion à mon voisin;il porrait son doigt sur l'Hostie et répétait :"Le Corps du Christ "(merci M Lebrun)<br /> <br /> <br />
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A
<br /> On peut lire tous les livres, la véritable compréhension de ce qui se joue là est du domaine du cœur. Parce qu’il s’agit d’un cheminement d’amour.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> L'Esprit-Saint souffle !!!<br /> Si on se faisait une petite réflexion sur ce beau texte, très riche ...<br /> <br /> <br />
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