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06/07/2009 14:32

Qu'est-ce qu'une encyclique ?



Ce terme (du grec ‘egkuklios’, «circulaire »), dont l’usage remonte aux Pères de l’Église,
désigne à l’origine des lettres échangées entre les évêques et les archevêques.
Aujourd’hui, il est réservé à certains documents que le pape adresse à l’ensemble
des évêques et, par leur intermédiaire, au clergé et aux fidèles du monde entier,
voire – sur des sujets d’ordre plus général, et depuis Jean XXIII – à l’ensemble des
« hommes de bonne volonté ».

L’encyclique ne définit pas un dogme, mais actualise la doctrine catholique à travers
un enseignement ou un thème d’actualité particulier. Détenant la plus haute autorité
parmi les documents pontificaux, elle est à lire comme faisant référence pour la
position de l’Église catholique.

On désigne une encyclique par ses premiers mots, généralement à partir du texte latin,
sauf exceptions (ainsi, en 1892, Léon XIII publiait Au milieu des sollicitudes, pour le
ralliement des catholiques à la IIIe République). 



 27/02/2009 17:00

Comprendre le magistère de l’Eglise



Destiné d’abord à expliquer la Parole de Dieu, mais aussi à protéger la foi et son
contenu contre les mauvaises interprétations, le magistère peut prendre diverses formes,
dont les degrés de solennité varient


De l’encyclique Humanæ vitæ de Paul VI en 1968 au discours de Benoît XVI aux Bernardins
en 2008, jamais les paroles et textes des papes n’ont été aussi rapidement mis sur la place
publique et bénéficié d’une telle attention, de la part des croyants comme des non-croyants.

Paradoxalement, on peut s’interroger dans quelle mesure ce magistère est « reçu »,
c’est-à-dire accepté, aujourd’hui, par les catholiques, qui souvent s’estiment libres d’y adhérer
ou non. Car l’Église catholique n’échappe pas à la crise de l’autorité qui traverse l’ensemble des institutions.

Or, tout ce que dit la hiérarchie ecclésiale n’a pas la même valeur, donc le même degré d’autorité
Mais comme cette parole de l’Église est aujourd’hui directement accessible au grand public, sans
médiation, il devient de plus en plus difficile au catholique d’évaluer son importance.
Il pourra alors être tenté soit de tout rejeter, soit de n’accepter que ce qui lui convient ou
– comme on l’a vu avec la crise intégriste – de renvoyer l’autre camp à un « magistère »
d’autant plus menaçant qu’il est mal défini.

Qu’est-ce que le magistère ?

La première chose est de bien distinguer ce qu’est le magistère et ce qu’il n’est pas.
Comme son nom l’indique, c’est un pouvoir d’enseignement doctrinal. « Allez et enseignez
à toutes les nations » : telle est la tâche confiée par le Christ aux Apôtres. Et c’est en son
nom que l’Église reconnaît aujourd’hui ce même pouvoir aux évêques et au pape, ainsi
qu’aux personnes que ceux-ci délèguent en ce sens : prêtres, théologiens, catéchistes…
Il s’agit d’une fonction instituée au nom de l’Église.

Ce magistère consiste d’abord à expliquer la Parole de Dieu, dans une perspective missionnaire.
Ensuite, à protéger la foi et son contenu contre les déviances, les mauvaises interprétations.
Il s’agit là d’un rôle doctrinal. Pourquoi cet enseignement est-il nécessaire ? Pourquoi ne pas
s’en tenir aux Évangiles ? C’est que ces mêmes Évangiles nous sont parvenus par la médiation
de l’Église, ils ne sont pas « tombés du ciel ». Au sein de cette Église qui cherche à comprendre
la Parole de Dieu, c’est la raison d’être du magistère des évêques et du pape : maintenir
l’Église dans la pureté de la foi transmise par les Apôtres.

Quels sont les documents magistériels ?

On pourrait presque dire : tous ceux qui ne concernent pas une mesure individuelle.
Le domaine est donc vaste. Mais ces actes n’ont pas toujours la même force, la même solennité :
rien de comparable entre les quelques phrases prononcées par le pape le dimanche à midi, lors
de l’Angélus, et une encyclique ou une note de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Ces quelques phrases n’en relèvent pas moins du magistère et reprennent souvent des éléments
fondamentaux de foi. Benoît XVI exerce avec constance cette responsabilité première, ce service
d’enseignement qu’il affectionne. Mais il doit le faire comme pape : ainsi, le livre sur Jésus écrit
par Joseph Ratzinger ne relève pas du magistère de l’évêque de Rome.

On distingue traditionnellement magistère solennel et ordinaire. Le premier recouvre la
proclamation par le pape ou le concile d’un acte solennel, d’une doctrine à tenir en matière
de foi ou de mœurs, de manière définitive. Ainsi la proclamation de l’Immaculée Conception
en 1854, ou de l’infaillibilité pontificale en 1870. Le pape doit alors se prononcer ex cathedra,
c’est-à-dire de sa chaire de successeur de Pierre. Dans ce cadre, le pape comme le concile
jouissent de l’infaillibilité, dont on voit qu’elle est clairement réservée à quelques cas rares
et circonscrits. Le magistère ordinaire comprend tout le reste : les actes courants du pape,
mais aussi des évêques réunis en concile ou d’évêques dans leur diocèse. Ce magistère
ordinaire peut lui aussi s’avérer très important.

Pour le pape, ces actes ont des formes diverses : au quotidien, il exerce son magistère
par voie de discours, lettres, homélies, audiences. Ou de manière plus solennelle, par des
textes ayant une portée générale comme les encycliques ou les lettres apostoliques.
Parfois, le pape consulte les évêques sur tel point : c’est le cas des exhortations apostoliques
reprenant les conclusions d’une assemblée du Synode des évêques. En revanche, les deux
encycliques publiées à ce jour par Benoît XVI sont très personnelles, même si la seconde
partie de Deus caritas est s’inspire d’une réflexion sur l’action caritative élaborée par le
Conseil pontifical « Cor Unum ». En France, la Documentation catholique, revue créée en
1919 par la Bonne Presse (aujourd’hui Bayard), s’est constituée au fil des décennies comme
la revue de référence par la fiabilité des textes du pape ou du Saint-Siège, que ce bimensuel
est généralement seul au monde à publier intégralement en français.

Peut-on contester le magistère ?

Non, dans la mesure où il est « authentique », c’est-à-dire qu’il procède et est exercé
au nom de Jésus-Christ, le « maître (magistère) authentique ». C’est une différence avec le
protestantisme : dans l’Église, la théorie du magistère s’est construite au moment du concile
de Trente, en réaction à la Réforme. Côté protestant, seuls comptent le texte de l’Évangile
(« Sola Scriptura ») et la conscience. Côté catholique, l’institution magistérielle exerce une
médiation de la foi entre Dieu et le croyant.

Mais, et c’est essentiel, le croyant ne doit pas obéir ou adhérer comme un petit soldat à
tout cet enseignement magistériel de la même manière. Le droit canonique établit une série
de distinctions sur ce point (canons 750 et suivants – lire ci-contre). Et cette adhésion n’est
pas à une personne, mais à un contenu doctrinal. Sans parler de la reconnaissance du « for interne »
de chaque croyant, une zone qui engage la responsabilité de chacun en conscience devant Dieu
et ne regarde que le fidèle, dans un dialogue singulier avec son confesseur.
Isabelle DE GAULMYN, à Rome
 
 

23/05/2009 18:04

Comprendre la doctrine sociale de l'Eglise



Depuis plus d'un siècle, l'Église catholique confronte l'appel de l'Évangile aux
questions de société. Une importante réflexion, ponctuée de quatorze encycliques,
témoigne de son souci de justice sociale


Qu'est-ce que la doctrine sociale catholique ?

La doctrine sociale de l'Église désigne les textes et la réflexion produite par le
magistère catholique en vue d'incarner l'Évangile dans les réalités politiques,
économiques et sociales. Son but est d'aider les catholiques à faire le lien entre
la vie de foi et l'engagement dans la vie sociale. L'intervention de l'Église dans
ces questions repose sur la conviction que l'Évangile est indissociable d'une recherche
de justice, qui ne se joue pas seulement au niveau individuel mais aussi au niveau social.

« Ils s'éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n'avons point ici-bas de cité
permanente, mais que nous marchons vers la cité future croient pouvoir, pour cela,
négliger leurs tâches humaines, sans s'apercevoir que la foi même (...) leur en fait
un devoir plus pressant », écrit le concile Vatican II (constitution
Gaudium et spes, n. 43).
L'enseignement social catholique se compose de quatorze encycliques dites « sociales »,
rédigées par les papes et récemment réunies dans un
Compendium (1), ainsi que de
nombreux documents produits par les conférences épiscopales du monde entier.

D'où vient-elle ?

L'encyclique Rerum novarum , signée par Léon XIII en 1891, est l'acte de naissance
de la doctrine sociale de l'Église. Confrontée à une perte de son influence sociale et
à sa marginalisation (liée à son refus de la modernité et de la démocratie au XIXe siècle),
l'Église cherche une nouvelle manière de faire vivre les valeurs qui lui tiennent à cœur dans
une société marquée par un libéralisme débridé et la montée des socialismes.

Léon XIII, qui deviendra un pape « rouge » aux yeux des catholiques conservateurs de
l'époque, marque dans Rerum novarum sa sollicitude pour le monde ouvrier, exploité
et méprisé, vivant sans protection sociale et sans protection de l'État. « La richesse
a afflué entre les mains d'un petit nombre et la multitude a été laissée dans l'indigence »,
dénonce le pape.

Quels sont ses piliers ?

Réalité mouvante, car en constant ajustement, la doctrine sociale de l'Église catholique
s'est peu à peu sédimentée autour de grands principes régulateurs : affirmation de la
dignité de tout être humain, bien commun et destination universelle des biens, subsidiarité
et participation de tous à la vie sociale, solidarité et droits de l'homme.

Comment a-t-elle évolué ?

L'évolution de l'enseignement social est indissociable de celle des sociétés européennes,
puis de la société internationale. Avec le même objectif - la foi doit irriguer la vie sociale -,
ce pan de la doctrine de l'Église va successivement aborder les problèmes idéologiques dans
les années 1930, l'urbanisation, l'industrialisation et les questions de développement dans
les années 1960, la guerre et la paix pendant la Guerre froide, les questions de justice
dans les années 1970, le travail et le chômage dans les années 1980...

Où en est-elle aujourd'hui ?

La doctrine sociale catholique ne suit pas une simple pente descendante qui irait
du sommet de l'Église vers sa base. Elle ne peut être déconnectée des engagements
et de la recherche des chrétiens et des associations chrétiennes. Dans sa trilogie
Chrétiens penseurs du social (lire page 13), le P. Jean-Yves Calvez met ainsi en évidence
l'apport de nombreux intellectuels catholiques à l'enseignement social de l'Église.
Aujourd'hui encore, l'action et la réflexion des croyants sont essentielles.
Parmi les chantiers dont ils se saisissent, on peut citer les migrations et la défense
des droits des migrants, la solidarité et l'exclusion, le développement durable et la
sauvegarde de la création, ainsi que la réflexion sur la mondialisation.

L'évolution récente des sociétés impose aussi un ajustement du discours de l'Église,
qui n'est pas intemporel. « Beaucoup de choses ont changé depuis Centesimus annus,
dernière grande encyclique sociale, parue en 1991, témoigne le P. Baudoin Roger,
titulaire de la chaire de recherche en morale sociale au Collège des Bernardins.
Questions d'environnement et de développement durable, mondialisation et intégration
des processus de fabrication au niveau mondial, dérégulation et financiarisation sont
devenues des réalités importantes. »

Autant de thèmes qui devraient être abordés par l'encyclique sociale de Benoît XVI,
attendue pour cette année. Pour le P. Roger, la crise internationale remet la réflexion
sociale de l'Église au cœur de l'actualité : « Depuis longtemps, l'enseignement social
de l'Église souligne que prêter de l'argent n'est pas un acte neutre, car cela crée une alliance,
un lien durable entre deux parties. Cela nous saute aux yeux aujourd'hui avec la crise bancaire.
C'est donc le moment de s'interroger : quelle consommation voulons-nous ?
Comment répartir les fruits de la croissance ? Quelles richesses développer ?
Comment articuler le politique et l'économique ? »
Autant de questions qui sont au cœur de la doctrine sociale de l'Église...

Elodie MAUROT

(1) Compendium de la doctrine sociale de l'Église (Cerf/Bayard/Fleurus-Mame, 23 €). 

  
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