Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Actualités


Cliquer ici pour consulter le dernier lien (Dimanche 21 Avril 2024 - 4ème Dimanche de Pâques - Année B- animée par l'Action Catholique Ouvrière (ACO))

 

Inscription Catéchisme

N'hésitez pas à prendre contact avec Isabelle Briand pour inscrire vos enfants au catéchisme ou pour tous renseignements relatifs au catéchisme : isabelle.briand@lille.catholique.fr 

Bienvenue sur notre blog

Ce blog paroissial, il est pour vous !... Il sera ce que vous en ferez !
Alors, allons-y, quel que soit notre âge...
Partageons nos nouvelles, nos envies, nos idées, nos bons mots, nos questions, en essayant de rester positif et constructif.
Adresse mail de la paroisse : paroisse.fachesthumesnil@numericable.fr

 

Publié le par Sanctuaire Notre-Dame du Laus (Hautes-Alpes)

http://notredamedulaus.over-blog.com/article-mort-ou-est-ta-victoire-homelie-du-dimanche-10-avril-71206570.html

 

 

5e dimanche de Carême A 

Par le Père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire Notre-Dame du Laus

 

Des ossements desséchés et un corps en décomposition au point qu’il sent déjà : le moins que l’on puisse dire, c’est que la Parole de Dieu nous oblige aujourd’hui à regarder bien en face la réalité incontournable de la mort.

 

Il nous faut du courage pour y penser et en parler : la mort est une réalité si douloureuse et qui nous touche si profondément qu’on préfèrerait l’évacuer de nos vies. Mais voilà : nous sommes mortels, tous ceux que nous aimons sont mortels. Il nous faut l’accepter et accueillir ce que le Christ nous révèle au sujet de la mort.

 

* * *

 

Notre première réaction devant la mort est peut-être de mettre le Seigneur en accusation. C’est ce que font, successivement, les deux sœurs Marthe et Marie : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ».

 

Ce reproche peut être le nôtre quand nous sommes confrontés au deuil ; nous avons pu prier pour une guérison qui n’est pas venue, alors nous crions vers le Seigneur : « si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Si vraiment le Seigneur était agissant, si vraiment il nous aimait, accepterait-il de nous laisser souffrir dans le deuil ?

 

Et cette accusation se nourrit de quantité de « pourquoi » : pourquoi notre proche nous a quittés maintenant ? Pourquoi comme ça ? Pourquoi la mort ? Pourquoi cet homme qui était si bon ? Pourquoi cette mère de famille, si indispensable à ses proches ? Pourquoi ce mari si attentionné ? Pourquoi un tel gâchis ?

 

Oui, la mort nous apparaît comme un gâchis de vie, une atrocité et même une accusation portée au Tout-Puissant : Seigneur, si vraiment tu es Dieu, où es-tu dans la mort ? Pourquoi acceptes-tu la mort ?

 

* * *

 

Pour être éclairés sur ces questions, nous avons ce magnifique évangile de la résurrection de Lazare, dans lequel l’attitude de Jésus face à la mort de son ami et au deuil de Marthe et Marie est un enseignement bouleversant.

 

Jésus-Christ  réconforte d’abord Marthe en lui offrant l’espérance de la vie éternelle : « ton frère ressuscitera, le crois-tu ? » - «  Oui, je crois », répond la sœur endeuillée ; mais cette espérance ne semble pas, à elle seule, combler son cœur déchiré.

 

La perspective de la vie éternelle peut effectivement être une profonde consolation, mais elle ne supprime pas le drame de la séparation : car l’espérance de retrouver au Ciel ceux que nous avons tant aimé sur terre nous semble une promesse encore bien lointaine. En attendant, Lazare est bien mort. Nos proches sont bien morts : et si l’espérance de la vie éternelle apporte une solide consolation, elle n’empêche pas de ressentir un manque cruel. Qui donc pourra mettre un terme à ce bouleversement tragique de nos vies ?

 

Moi, dit le Christ. « Moi, je suis la Résurrection et la Vie ». Voilà sa réponse : Je ne vous annonce pas qu’une résurrection pour après : «  je suis la Résurrection », je le suis maintenant !

 

Qu’est-ce que ça change ? Eh bien tout ; car c’est l’ensemble de notre regard sur la mort qui se trouve bouleversé par notre foi en Celui qui est la Résurrection et la Vie, la Puissance de vie à l’œuvre maintenant.

 

Nous découvrons par cette révélation qu’il ne s’agit plus seulement de porter une espérance, un peu comme un pari sur l’avenir. L’espérance du Christ, c’est bien plus que cela, comme l’Evangile de la résurrection de Lazare nous le révèle par deux attitudes successives du Christ, qu’il me semble essentiel de repérer.

 

1/ Première attitude, profondément bouleversante : Jésus commence par pleurer devant la mort. Il s’est révélé à Marthe comme « la Résurrection et la Vie », mais il pleure quand même la mort de son ami. Il pleure en constant le pouvoir de cette mort, et le mal qu’elle peut faire autour d’elle. Il pleure, comme nous ; et ces larmes divines nous montrent clairement que Dieu n’est pas du côté de la mort, comme celui qui la provoque. Il est du côté de ceux qui sont en deuil, et Il pleure avec eux. Voilà qui bouleverse sans doute notre conception de Dieu et qui révèle d’une manière plus profonde qu’il n’apparaît au premier abord, où se trouve le Seigneur dans toutes nos souffrances.

 

2/ Mais le Christ apporte une nouveauté plus radicale encore dans sa deuxième réaction. Alors que nous, nous allons devant une tombe pour nous recueillir, nous souvenir et déposer quelques fleurs, le Christ, Lui, après avoir pleuré devant la tombe se met à crier d’une voix forte : « Lazare, viens dehors » ! Viens à la vie ! La puissance divine se manifeste précisément ici : comme un appel pressant à la vie !

 

Jésus n’a pas supprimé la mort de Lazare, et peut-être a-t-il attendu avant de venir à Béthanie justement pour nous faire comprendre que sa venue ne supprime pas la réalité de la mort dans le processus de la vie. Mais, si la mort est inéluctable, notre Sauveur a un pouvoir sur la Vie, jusqu’à rendre cette Vie plus forte que la mort.

 

Ainsi, par sa Pâque, le Christ ne vient pas retirer la mort de nos vie, mais il vient l’ouvrir : « viens dehors », dit-il à Lazare. « Viens dehors », comme une traversée, comme une porte qui s’ouvre, comme une puissance de vie qui pulvérise la mort et la laisse enfermée dans le tombeau. Il est désormais vide, le tombeau : la mort a été vidée de sa substance.

 

Alors que les larmes du Christ avaient montré son amour pour notre humanité marquée par la souffrance et le deuil, sa parole forte - « viens dehors » -  nous montre sa puissance et sa gloire. Il est le maître de la mort : celle-ci n’a plus qu’à lui obéir et à se taire au seul son de sa voix.

 

La mort  devient impuissante devant la force de vie de Jésus-Christ. Il combat la mort, il lui crie dessus, d’une voix forte – bien plus forte que celle de nos détresses devant un deuil. C’est la voix divine dans toute sa puissance, voix devant laquelle toute la création ne peut que s’incliner.

 

Comme lors du don de la Loi au Sinaï, la Parole divine n’admet aucune contradiction, fut-elle celle de la mort elle-même, qui est réduite au silence. Ainsi, Saint Paul pourra annoncer aux Corinthiens, au sujet du Christ : « C'est lui qui doit régner jusqu'au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort » (1Co 15, 26).

 

Alors, ce 5e dimanche de Carême, qui nous rapproche des fêtes pascales, nous demande en profondeur si nous avons un véritable regard de croyants sur la mort.  Notre sérénité n’est possible que si nous n’avons pas peur de regarder la mort bien en face. Un chrétien n’est pas quelqu’un qui cherche à oublier qu’il est mortel, bien au contraire. « Tu es poussière et tu retourneras en poussière, nous a-t-il été rappelé le mercredi des Cendres, pour entrer dans ce Carême. Nous sommes bien mortels ; et peut-être vivons-nous parfois un peu trop comme si nous ne l’étions pas.

 

Etre croyant, c’est regarder la mort en face, en lui laissant sa place dans le déroulement de la vie, mais pas plus que sa place : par la résurrection du Christ, elle n’est plus le point final de l’existence ; elle devient un passage vers la surabondance de la Vie.

 

« Viens dehors » ! dit le Christ. Viens croire à la puissance de la Vie, qui est au-dehors du tombeau, au-dehors de ce que nous parvenons à constater de nos yeux. « Viens dehors », tu verras que Jésus-Christ est vraiment le Sauveur, car Il est « la Résurrection et la Vie ». Amen.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article