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http://www.lavie.fr/actualite/economie/repenser-l-agriculture-pour-lutter-contre-les-crises-alimentaires-29-07-2011-18758_6.php

Economie

Repenser l'agriculture pour lutter contre les crises alimentaires

>Les causes de la sécheresse meurtrière qui sévit dans la Corne de l'Afrique

ne seraient pas exclusivement climatiques mais aussi économiques.

La nécessité d'une politique agricole volontariste, à l'échelle internationale,

se dessine pour combattre les crises alimentaires du XXI ème siècle.


Image extraite du film "Je mange donc j'ai faim" (voir plus bas) © Vincent Bruno

Image extraite du film "Je mange donc j'ai faim" (voir plus bas) © Vincent Bruno

 

 

"Une telle catastrophe pouvait être évitée." Le verdict des associations est sans appel. Alors que plus de 12 millions

de personnes sont victimes d'une sécheresse sans précédent depuis 60 ans à l'Est de l'Afrique, plusieurs voix se

sont élevées pour dénoncer la passivité de la communauté internationale. Elles militent pour une action de long

terme en faveur d'une agriculture plus équitable, garantissant les besoins alimentaires de chacun.

Depuis les années 80, les marchés agricoles se sont libéralisés sous l'impulsion de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Sur les marchés financiers, où s'échangent des actifs, les prix des matières premières se sont envolés ces dernières années. Généralement imputés à une hausse de la demande, ils s'expliquent également par

une forte spéculation. "Entre 2009 et 2011, on observe une flambée des prix de 70%", explique Aurélie Trouvé,

ingénieure de formation et co-présidente d'Attac (Association pour la taxation des transactions financières et l'action citoyenne). En ajoutant : "Sur les marchés, on trouve désormais ¾ d'investisseurs privés qui n'ont rien à voir avec le marché agricole pour ¼  de vendeurs de produits physiques."

 

 

Cette dérégulation a ouvert de nouveaux marchés pour les producteurs, en encourageant l'exportation. Or, les pays en développement, n'ayant pas les moyens de concurrencer la productivité des pays de l'OCDE, importent parfois davantage qu'ils n'exportent, en raison d'une concurrence qualifiée de "déloyale", par Gilles Hirzel, président du Comité de l'alliance Combattre la faim et la manultrition. Il est moins cher pour un Sénégalais d'acheter du riz thaïlandais que de participer à l'économie locale. Ce mécanisme tend à accroitre la dépendance des populations à l'égard des cours alimentaires mondiaux et découragent les productions locales. "Ceux qui meurent de faim à l'heure actuelle sont soit des paysans qui ne vendent plus leur production, soit des anciens paysans venus gonfler les bidonvilles des capitales", déplore Aurélie Trouvé. L'ombre des émeutes de la faim de 2008 plane encore.

 

Une problématique internationale

Les associations appellent donc à une taxation des transactions financières, à l'image de la campagne d'ATTAC en marge du G20 de novembre prochain, avec pour slogan "Les peuples avant la finance". Philippe Chalmin, économiste libéral, auteur de l'ouvrage Le Monde a faim (Bourin Editeur) et spécialiste des marchés internationaux conteste : "Les marchés font office de baromètre pour révéler les tendances : il chauffe pour nous alerter sur la nécessité d'augmenter la production alimentaire. Ils n'ont rien à voir avec la crise alimentaire de la Corne de l'Afrique, dûe à la sécheresse et la mal-gouvernance de nombreux pays ayant abandonner toute politique agricole". Certains pays en développement en viennent à céder leurs terres arables  à des investisseurs étrangers dont la production est destinée à l'exportation. Le 25 juillet dernier, l'ONG Survival dénonçait ainsi la cession de terres éthiopiennes à des compagnies malaisiennes, italiennes et coréennes, en pleine crise alimentaire. A Madagascar où seulement 10% des terres cultivables sont actuellement exploitées, des investisseurs coréens lorgnent sur des milliers d'hectares.

 

Le retour du protectionnisme

La question de l'autonomie alimentaire revient alors sur le devant de la scène, remettant au goût du  jour l'ouvrage de Bernard Hervieu de 1996, intitulé Du droit des peuples à se nourrir eux-mêmes. Afin de renouveler les politiques agricoles des pays en développement, les idées de Philippe Chalmin et Aurélie Trouvé s'accordent dans la mise en place de taxations aux frontières des pays en développement pour qu'ils puissent protéger leur marché intérieur. "C'est la seule solution. En effet, pour mener une politique agricole, il faut des consommateurs ou des contribuables. Or , dans les pays en développement, les consommateurs n'ont pas de budget et il n'existe pas de contribuables, » justifie l'économiste. Il reconnaît toutefois la nécessité d'un soutien international. Or, l'aide au développement pour l'agriculture est passé de 19% en 1980 à 3% en 2006, selon l'organisme des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Quand aux investisseurs privés, ils dépensent 1 500 milliards annuels dans l'armement et seulement 140 milliards dans l'agriculture. 

Si le temps de l'agriculture est un temps long, les mouvements paysans s'organisent pour défendre une souveraineté alimentaire, basée sur la production et consommation locale. Il s'agit de rompre avec le système économique agricole basé sur la monoculture, trop sujette aux aléas des cours mondiaux, capable de subvenir aux besoins alimentaires de chacun et de se prémunir contre les catastrophes, telle que la sécheresse. Les paysans de chaque pays seraient capables de nourrir leurs populations avec une agriculture diversifiée. C'est ce que défend, par exemple, la Via Campesina. Ce mouvement décentralisé regroupe environ 150 organisations locales et nationales dans 70 pays d'Afrique, d'Asie, d'Europe et des Amériques. Elle représente environ 200 millions de paysannes et de paysans, militant, lors de grands rassemblements et de publications, pour "une agriculture durable de petite échelle comme moyen de promouvoir la justice sociale et la dignité". Pour Aurélie Trouvé, c'est une évidence : "Ces idées, qualifiées de révolutionnaires ou d'idéalistes sont aujourd'hui de plus en plus partagées. Il faut désormais passer à l'action"

 

 

Pour aller plus loin :

Ci-dessous le film Je mange donc je suis de Vincent Bruno, produit par Demande à la poussière et la Coalition contre la faim (Belgique), un documentaire qui met en lumière les conséquences négatives du marché agricole mondial actuel, et invite à penser un nouveau modèle économique, plus solidaire, durable et démocratique.

 

 

« Comment comprendre que la majorité des personnes qui sont censées nourrir l’humanité, souffrent d’une situation catastrophique, marquée par le chômage, la pauvreté, l’exode et la faim ? »

870 millions d’affamés dans le monde (aujourd’hui plus d’une milliard)

Ce chiffre nous saute aux yeux depuis les émeutes de la faim de 2008. Dans tous les grands colloques internationaux, une question se pose à présent : « Qui va nourrir le monde ? »

Et si la question était mal choisie ? Car les agriculteurs sont capables de nourrir l’ensemble de la population mondiale.

En partant du quotidien des agriculteurs belges, le film commence un tour du monde agricole et alimentaire afin de comprendre quels sont les problèmes communs aussi bien en Europe qu’en Afrique ou au Brésil.

On prend rapidement conscience que tout est lié et que chacun a son rôle à jouer dans la résolution du problème, qu’il soit politique, environnemental ou commercial.

« Je mange donc je suis » tente de démontrer qu’un projet de société solidaire, durable et démocratique est plus que nécessaire.

La souveraineté alimentaire, ce droit revendiqué par des milliers de mouvements sociaux à travers la planète, définie comme le droit des populations de choisir leur agriculture et leur alimentation sans que celles-ci ne portent préjudice aux droits des autres peuples, s’impose d’elle même.

Un film de Vincent Bruno
Une production (2009) de Demande à la poussière (dalp.org) et de la Coalition contre la faim (Belgique).

Langue : français | Durée : 26 minutes.

 

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