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La Vie - Chrétiens en débats 29 Juin 2012
édition n°2 - 29 juin 2012
Chrétiens en débats
La société vue par les chrétiens
Les progressistes doivent-ils quitter l'Eglise catholique ? Pourquoi la désinformation perdure-t-elle sur la Syrie ? Quel est le credo du cardinal Ouellet ? En quoi les tomates sont-elles
"chrétiennes" ? Pourquoi la soutane est-elle de retour ? Faut-il cesser de croire aux miracles ? Telles sont quelques-unes des questions débattues cette semaine dans notre nouvelle rubrique
hebdomadaire, "Chrétiens en débats" dont nous vous adressons la 2e édition.
Revue des sites et blogs sur l'actualité qui fait débat chez les chrétiens (questions de société, enjeux politiques et sociaux, vie des Églises, enjeux pastoraux et débats théologiques,
événements culturels...), nous avons pensé cette rubrique comme un espace de liberté et de dialogue. Dialogue au sein de la famille chrétienne, et aussi entre les chrétiens et la société, dans
l'esprit des Etats généraux du christianisme organisés par La Vie à Strasbourg du 12 au 14 octobre
prochains.organisés par La Vie à Strasbourg du 12 au 14 octobre prochains.
Venez nous rejoindre, à Strasbourg cet automne (le programme est paru et les inscriptions sont ouvertes) et dès
aujourd'hui sur lavie.fr pour y débattre des sujets qui vous tiennent à coeur !
Bonne lecture !
la proposition
Les catholiques progressistes doivent-ils quitter l'Eglise
?
Et si les catholiques qui ne
sont pas sd'accord avec la ligne du Vatican s'en allaient ? Après tout, il y a plein d'autres Eglises, y compris des communautés catholiques non romaines. Cela résoudrait la crise du catholicisme
contemporain. Ces propos sont volontairement provocateurs, mais néanmoins sérieux. Ils sont tenus par Bill Keller, ex-rédacteur-en-chef du New York Times, dans une des tribunes en ligne
les plus discutées entre catholiques américains actuellement... (315 commentaires modérés en dix jours).
Le texte, parfois très drôle, se réfère particulièrement à un conflit actuel : de nombreuses religieuses américaines exigent une évolution du magistère en matière de ministère féminin et de sexualité. Face à leur protestation, soutenue par de nombreux catholiques progressistes, les évêques – soutenus à leur tour par d'autres catholiques - ne font preuve d'aucune volonté d'écoute et opposent une condamnation. « Si vous ne recevez pas la nourriture spirituelle dont vous avez besoin, si vous n'êtes pas à l'aise avec l’Institution, alors partez », suggère Bill Keller. « Et vous les sœurs qui préparez un voyage à Rome afin de dialoguer, soyez sûres d’une chose : sauf si vous avez l'intention de vous humilier, personne ne vous écoutera. Soeurs, vous n’avez qu’à partir », insiste-t-il.
Bien entendu, ce texte a été fortement discuté dans des milieux progressistes catholiques. Ainsi dans le National Catholic Reporter du 27 juin, la théologienne Jamie L Manson explique que
« le fait de quitter l'Eglise est un luxe que le monde ne peut s'offrir ». Certes, admet-elle, « la prise en main hostile de l'Eglise par des forces archi-conservatrices (...) est
un fait accompli (...) et les choses ne vont pas changer. » De même, elle partage tout à fait l'avis de Keller sur les responsables de l'Eglise qui semblent souhaiter que les dissidents
catholiques s’en aillent. Mais, elle n'est pas d'accord sur un point : si les catholiques vivant en Occident pourraient effectivement quitter l'Eglise pour « faire leurs courses dans le
vaste marché spirituel, où l'on trouve tout, de la médiation zen à l'Evangile de la prospérité », ceux qui vivent dans les pays pauvres n'auraient guère cette possibilité. « Il est
important de rester en solidarité avec les catholiques à travers le monde et continuer ainsi nos actions afin de réformer l’enseignement de l’Eglise. »
Ce débat américain est TRES loin d’être terminé.
le credo
Le cardinal Ouellet provoque un débat entre lecteurs
Publiés en exclusivité sur lavie.fr, des extraits du
dernier livre du cardinal Marc Ouellet sur Vatican II ont suscité un débat entre lecteurs. Le Préfet de la Congrégation pour les Evêques depuis 2010, proche de Benoît XVI, passe en revue la
conception de l'Eglise catholique de l'autorité, des charismes, de l'obéissance et surtout de la distinction essentielle entre prêtres et laïcs. Cette dernière serait fondée "ultimement dans
l'unique sacerdoce du Christ qui est lui-même enraciné dans la différence entre les Personnes divines".
Visiblement inquiet pour la vie consacrée face à la sécularisation grandissante, le cardinal résume ainsi ses observations : « La réflexion m’a conduit à ce diagnostic : tout se passe comme si dans plusieurs milieux religieux où la sécularisation a pénétré, le sens premier prophétique de la vie consacrée était passé au second plan. Quel est ce sens premier ? Celui d’une vie qui répond à l’amour fou de Dieu manifesté en Notre Seigneur Jésus-Christ, par sa vie, sa mort et sa résurrection. (…) Dans certains milieux, on a plutôt interprété la vie consacrée de façon très fonctionnelle, comme si elle devait apporter des solutions à des problèmes sociaux, en matière d’éducation, de santé, etc. »
Sur les divorcés remariés, enfin, le cardinal a ces mots : « Rien ne les empêche de communier spirituellement au Corps du Christ qui est donné à l’assemblée. (…) Même si elles ne peuvent pas recevoir les sacrements explicites, ces personnes peuvent retrouver la grâce de Dieu par le repentir de l’échec initial, par des activités de charité. (…) Cette limite peut être vécue dans un sens positif comme un témoignage rendu à l’indissolubilité du mariage. »
Il n’en faut guère plus pour que le lecteur « Ramonrimas » exprime son très fort désaccord dans un commentaire posté le 14 juin : « Voilà un superbe exemple de texte qui ne peut que semer le désarroi et la suspicion chez les catholiques qui le lisent. Pourquoi: simplement parce que ce texte très profond au plan spirituel en déduit des conséquences institutionnelles en mélangeant allègrement ces deux niveaux. On comprend le but d'une telle confusion subtilement et intelligemment entretenue: légitimer le discours du magistère. Je ne sache pas que le Christ , dans l'Evangile ait fait une distinction entre sacerdoce baptismal et sacerdoce ministériel de manière à ce point explicite qu'on puisse dire que c'est le Christ qui a institué le sacerdoce ministériel. A propos de divorcés remariés ce texte confine à l'absurde en essayant de faire croire que la communion s'exprime d'autant plus pleinement que les divorcés remariés ne participent pas aux sacrements, contredisant ainsi toute la théologie des sacrements (à quoi servent-ils alors ?) »
Pas d’accord du tout, le lecteur « Bourgois » répond à Ramonrimas un jour plus tard avec ce commentaire : « Je suis catholique car je crois en ce qu'enseigne L'Eglise Catholique Romaine. Si je ne croyais pas en elle, je ne serais plus catholique. Logique. Mais j'ai du mal à voir où est la logique chez vous, vous vous dites catholique mais vous ne croyez pas au Magistère, cela n'a aucun sens !? Ce que le cardinal Marc Ouellet a dit n'est pas simplement son Credo, c'est le Credo de L'Eglise. Il est non seulement en accord avec la Bible, mais aussi avec le dépôt de la foi qui est gardé précieusement par L'Eglise catholique (Tradition) pour éviter de tomber dans les hérésies. »
Sur les divorcés remariés, « gillesf », un commentateur québécois – comme Mgr Ouellet – est très ému : « Quand Monseigneur Ouellet cherche de midi à quatorze heure des moyens pour refuser le "Corps du Christ" à des chrétiens, il se fait Juge sur ses brebis et c'est là que rien ne va plus. Bien qu'il soit très haut dans la hiérarchie de l'Église, cela ne l'autorise pas à envoyer le monde au Ciel ou en Enfer. Monsieur Ouellet devrait se contenter d'être un bon pasteur et avoir l'humilité d'être vraiment tout petit face à ce Jésus qui n'est pas venu ici pour juger, mais pour accomplir. »
Ce débat, où les termes sont clairs, n’est pas sans lien avec les échanges auxquels on assiste aux Etats-Unis. Il n’a visiblement pas permis d’instaurer un dialogue. Peut-être les personnes concernées devraient-elles envisager une rencontre ?
Le débat
La désinformation sur les chrétiens syriens
Il n'y a pas de vague de persécution contre les chrétiens
en Syrie. C'est en substance le message de Christian Cannuyer, théologien belge, dans une lettre publiée le 28 juin sur lavie.fr et reprise par de nombreux autres médias. Son message ne reflète
pas seulement un point de vue ou son témoignage personnel, mais la réalité du terrain. Les humanitaires et les observateurs catholiques de l'Oeuvre d'Orient partagent le constat de Cannuyer.
Hélas, la thèse d'une violente persécution anti-chrétienne en Syrie est toujours très répandue dans certains milieux chrétiens comme le montre la matinale du 28 juin de Natalia
Trouiller. Sur ce sujet, on peut aussi lire cet article sur La Croix, repris sur le site de l'Oeuvre d'Orient, qui démonte la victimisation
chrétienne à outrance
Cette thèse du complot prend ses sources dans l'idée selon laquelle l'opposition regroupée dans l'Armée syrienne libre serait totalement manipulée par des forces obscures islamistes payées par l'Arabie Saoudite. Le site très populaire et proche de l'extrême droite catholique Salon beige semble particulièrement friand de ce genre de « vérités-qu'on-vous-cache ». Ainsi, le régime syrien est transformé en un brave défenseur de l'unité nationale et de la minorité chrétienne contre ces hordes d'islamistes, forcément coupables de bien des massacres (mais dont on n'a jamais vraiment d'infos très précises, comme par hasard).
Il faut dire et répéter qu'il s'agit là d'une falsification de l'histoire qui nie ou minore le fait le plus important dans la crise syrienne : le caractère populaire et hétérogène de la contestation - généralement pacifique - face à un régime criminel, employant systématiquement la torture, y compris sur les enfants, dans le seul but de maintenir la famille Al-Assad au pouvoir. Les chrétiens (10% des Syriens), longtemps protégés par le régime des Al-Assad, eux-mêmes issus de la minorité alaouite, face à une majorité sunnite, sont certes dans une situation compliquée. Complaisants ou naïfs, voire coupables, plusieurs évêques ont pris la défense du régime. Mais bien des chrétiens ont au contraire rejoint l'opposition. Or, la plupart des chrétiens font comme les Syriens en général : ils cherchent à se protéger. Le conflit n'est ni religieux, ni ethnique, mais politique.
« Il n'y a pas de mouvement anti-chrétien », comme nous le rappelle Catherine Baumont, directrice de communication de l'Oeuvre d'Orient. Elle tient aussi à confirmer les informations données par Christian Cannuyer, expliquant par exemple qu'aucun sanctuaire chrétien n'a été attaqué en tant que tel. Chez Aide à l'Eglise en détresse, organisation spécifiquement dédiée à la cause des chrétiens persécutés, on tient à une certaine prudence. Pour Marc Fromager, « il n'y a pas, actuellement, de vague de persécution contre les chrétiens ni de la part du gouvernement, ni de la population en général ». Par contre, dit-il, les chrétiens sont parfois discriminés par le fait qu'ils vivent dans une société majoritairement musulmane. Et comme c'est le cas un peu partout dans le monde arabe, les chrétiens ont peur que l'opposition soit influencée par des combattants islamistes étrangers, dont des unités quoique très peu nombreuses ont effectivement été identifiées sur le sol syrien.
Quant à Portes ouvertes, une organisation protestante qui défend les chrétiens persécutés, la Syrie inspire une inquiétude relative. « L'opposition armée contient des éléments clairement opposés aux Eglises. Selon nos sources, il y a eu des attaques directes contre des chrétiens. Des slogans anti-chrétiens ont été observés dans les manifestations », explique Claire Lacroix, responsable de Portes ouvertes en France. « Une des explications de ces phénomènes, plus ou moins rares, peut être que les chrétiens sont parfois assimilés au régime », dit-elle. Elle rappelle aussi que les chrétiens ont toujours été particulièrement protégés en Syrie. Mais tout en confirmant qu' « il n'y a pas de persécution généralisée contre les chrétiens ». Pour Claire Lacroix, « les chrétiens souffrent autant que les autres ».
Le Blog
La soutane est de retour
Voilà un thème de débat, combien passionnel, qui ne passera pas inaperçu
: la soutane ! Comme le rappelle Jean Mercier sur son blog, "il y a exactement 50 ans, les jeunes prêtres enlevaient la soutane. Les jeunes prêtres de 2012 la remettent volontiers."En l'occurrence, ces jeunes prêtres, de plus en plus nombreux, ne sont pas uniquement des traditionalistes. Mais pourquoi la soutane revient-elle? Jean Mercier élabore toutes sortes d'explications...
de la théologie à la mode vestimentaire, en passant par les aspects pratiques, et conclut avec ces mots : « c'est uniquement comme symbole vivant de l'amour du Christ qu'elle peut être habit de lumière. »
Qu'en pensez-vous ?
la demystification
Une émission scientiste contre la foi
Mirages, les miracles religieux est un documentaire diffusé récemment par RTBF et France 5. La 2e partie, Les pouvoir de
l'Esprit, sera diffusée le samedi 30 juin sur France 5.
Selon les auteurs, le but est de "nous ouvrir les yeux et exercer notre critique" en montrant que la science peut expliquer les miracles. Le problème, c'est que le réalisateur belge Patric Jean
et le professeur Henri Broch, tels des positivistes du XIXe siècle, partent du principe que la science peut tout expliquer, sans beaucoup de recul de leur côté...
C’est un peu comme à l’école où le maître – Le scientifique à la télé - cherche par tous les moyens à convaincre ses élèves – nous devant l’écran - que Le Saint Suaire de Turin est forcément une escroquerie de première, et que le miracle de la liquéfaction de saint Janvier relève d’une évidente supercherie. Et alors ? Et alors rien. L’objectif de ce documentaire est vraiment d’expliquer que les miracles n’ont pas eu lieu. Une sorte de scientisme au raz des pâquerettes qui a même surpris de vrais scientifiques belges, comme le rappelle le site info.catho belge dans un article du 25 juin, repris par d’autres blogs et sites.
« Si l’objectif est de faire réfléchir le public afin qu’il puisse se faire une opinion – ce qui est louable – les bases fournies (…) sont loin d’être scientifiquement acceptées et fondées. » Ce « canular », comme le qualifie Info Catho, a été accueilli très positivement par la presse en France qui lui consacrent des pages entières (chez Télérama, par exemple) Et les croyants ont crié dans le désert, comme c’est souvent le cas, pour dire que des miracles ont bien eu lieu. Et que la science ne peut les expliquer. Des centaines d’internautes ont essayé en vain de percer le mur de cette nouvelle intolérance religieuse bien-pensante. Faut-il rappeler que l’Eglise catholique, en particulier, connaît des dizaines de miracles totalement inexpliqués ?
le web-docu
Terres accaparées
Sur le site du
CCFD-Terre Solidaire, il faut regarder ce web-documentaire qui nous éclaire utilement sur un drame qui se joue loin de nos côtes européennes : l'accaparement de terres agricoles par des sociétés
agroindustrielles, d'Etats tiers et de fonds d'investissements dans des pays pauvres. Les populations locales, jusqu'alors autosuffisantes, sont peu indemnisées et se trouvent à terme aliénées
dans ces grands projets qui introduisent des monocultures ou des productions d'agrocarburants au lieu du riz ou des produits maraîchers traditionnels.
Philippe Revelli, photographe et rédacteur, a réalisé un premier web-documentaire sur le Mali. Ses photos et ses interviews permettent de comprendre les aspirations des communautés paysannes ainsi que l’impact environnemental provoqué par les accaparements. « Je veux donner à voir et à comprendre les luttes pour la terre - et plus largement pour l’eau, l’air, la biodiversité, la propriété intellectuelle, etc. - car cela relève, me semble-t-il, de la simple éthique professionnelle », explique-t-il sur le site de cette ONG chrétienne de développement.
la reconnaissance
Au Paraguay, le Vatican soutient Franco
Le président du Paraguay, Fernando Lugo (notre photo),
a été destitué par le Sénat du pays le 25 juin. Motif : il se serait trop impliqué personnellement dans une affaire d'affrontement entre policiers et paysans qui a fait 17 morts. Le 28 juin, le
Vatican est devenu le seul Etat au monde à reconnaître officiellement le successeur de Lugo, l'ancien vice président du Sénat Federico Franco Gomez...
Une des particularités de ce président – en outre qu'il était le premier élu de gauche à ce poste après 62 de pouvoir du parti de droite Colorado – est qu'il a été évêque catholique !
A l'époque de son élection en 2008, le Saint-Siège a pris ses distances avec ce « théologien de la libération » à cause de son engagement politique, incompatible avec le ministère sacerdotal. Quatre ans plus tard, le Saint-Siège semble s'opposer à Lugo d'une façon ostentatoire. Le 28 juin, il est devenu le seul Etat au monde à reconnaître officiellement le successeur de Lugo, l'ancien vice président du Sénat Federico Franco Gomez. La plupart des autres Etats latino-américains ont protesté bruyamment contre la destitution de Lugo en évoquant « un coup d'Etat ». Le Brésil et l'Argentine ont rappelé leur ambassadeurs. Même la lointaine Union européenne a dit sa « préoccupation ».
Le soutien du Vatican à Franco – un homme politique de centre-droit - scandalise beaucoup de chrétiens, au Paraguay et ailleurs. Ainsi par exemple, l'excellent magazine catholique The Tablet cite la soeur Margot Bremer, une théologienne de la libération très connue : « C'est une honte que l'Eglise romaine est en faveur de ce coup d'Etat, alors que la base de l'Eglise catholique est en faveur de Lugo. »
l'Interdit
La tomate serait un "fruit chrétien"
C'est le fou-rire chrétien de la semaine. Un groupe salafiste a très sérieusement
averti les musulmans de ne pas manger de tomates, car ce serait un "fruit chrétien". La raison lui semble évidente : "La tomate loue la croix au lieu d'Allah et dit que Allah est trois". Une
photo d'une tomate coupée permet effectivement d'y voir clairement une croix. Cet interdit serait aussi lié à un rêve d'une Palestinienne musulmane qui aurait vu le Prophète pleurer à cause de
ces tomates chrétiennes...
Apparemment sollicités par des milliers d'internautes inquiets ou franchement moqueurs (2700 commentaires !), les responsables du site - la Popular Egyptian Islamic Association – ont vite retiré le texte. Avec cette précision : « Nous n'avons pas dit qu'il ne fallait pas manger de tomates. Nous disons qu'il ne faut pas les couper de manière à ce qu'elles révèlent la forme d'une croix. » Ce qui ne rend guère la chose moins hilarante.
Néanmoins, le sociologue des religions Sébastien Fath s’interroge sur le sens à donner à cette information qui a fait le tour de la planète. « Je ne suis pas sûr à 100% du degré d'authenticité de ce post, qui semble bien avoir été mis en ligne par ce groupe salafiste. S'agit-il seulement d'une "légende numérique" de plus? » se demande-t-il. Et d’ajouter ce commentaire : « Ce qui est certain, c'est qu'il est très révélateur des nouvelles "rumeurs du Net" et autres buzzs, supports à d'innombrables réactions qui, par elles-mêmes, sont souvent plus intéressantes (pour le chercheur et l'observateur) que l'origine de la rumeur elle-même. Ce qui est sûr aussi, c'est qu'il vaut mieux rire de cette histoire, à l'image de cet internaute qui posta ce commentaire: "Attention! Votre salade peut faire de vous un infidèle!"