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Une méditation de Jean-Luc Fabre, sj. (Assistant national)

« Donner et recevoir, comment comprendre cette dynamique ? »

http://www.humanosphere.info/wp-content/uploads/2014/01/donner-recevoir_0.jpg http://1.bp.blogspot.com/-DFulvcJW0xA/UpMnsvlgqrI/AAAAAAAAKwk/GZRx0J3gDAY/s1600/cadeau.jpg

Nous trouvons dans les Actes cet aphorisme « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » [Actes 20, 35] attribué par Paul au Seigneur lui-même. Comment comprendre la relation entre ces deux verbes. Pour le comprendre, nous  ne pouvons pas prendre appui que sur l’abbé Pistre qui avait coutume de dire qu’au rugby il y a plus de joie à donner des coups qu’à en recevoir[i]… Etablir le juste lien entre ces deux verbes, demande, me semble-t-il, de les situer avec d’autres verbes, et ainsi pour « Recevoir » le mettre spécialement en lien avec « Rendre » et pour « Donner » avec « Demander ». C’est bien ce que nous propose, en tous les cas, la Contemplation pour obtenir l’amour à la fin des Exercices Spirituels [ES n° 230-237[ii]] dont nous vous recommandons la lecture. Cette Contemplation est une sorte de porche de sortie pour que celui qui a vécu les Exercices Spirituels puisse en tirer tout le profit possible dans sa vie quotidienne. Ne l’oublions pas le lieu premier de la relation avec le Seigneur dans la spiritualité ignatienne.

En reprenant la démarche de cette contemplation nous pourrons saisir la dynamique entre ces quatre verbes, grâce à leur situation dans le texte des Exercices, et voir ainsi comment nous pouvons nous disposer davantage à notre vie quotidienne comme lieu d’Alliance avec le Seigneur ainsi qu’avec nos frères et sœurs.

Soyons attentifs aux mots entre la demande de grâce et le colloque proposé : « Prenez et Recevez ».

La demande de grâce se formule ainsi : « Demander ce que je désire. Ce sera, ici, demander une connaissance intérieure de tout le bien reçu, pour que moi, pleinement reconnaissant, je puisse en tout aimer et servir sa divine Majesté. » Nous y trouvons les verbes « demander » : « demander ce que je désire », « demander une connaissance »… et « recevoir » sous une forme, là, passée et passive : « le bien reçu ». La transformation attendue est une prise de conscience du bien comme reçu, sous la forme d’une connaissance intérieure, c’est-à-dire personnelle, intime, profonde… cette prise de conscience doit se manifester ensuite sous la forme d’un service et d’un « amour en tout », c’est-à-dire en toute situation, où je puis parler et agir et, par cela, aimer…

La demande de grâce se réalise [devient réel pour le retraitant] dans le colloque, ce temps à la fin de la prière où le retraitant s’adresse d’une manière singulière et personnelle à son Seigneur. Dans cette contemplation, il est notable qu’Ignace propose un cadre assez défini pour le colloque. C’est la fameuse prière qui a donné lieu à bien des chants[iii]. " Prenez, Seigneur, et recevez toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté, tout ce que j'ai et tout ce que je possède. Vous me l'avez donné ; à Vous, Seigneur, je le rends. Tout est vôtre, disposez-en selon votre entière volonté. Donnez-moi de vous aimer ; donnez-moi cette grâce, celle-ci me suffit ». Nous y retrouvons les verbes « recevoir », « donner », « rendre ». Celui qui reçoit, là maintenant c’est le Seigneur qui y est même invité [prenez]. Le retraitant est appelé à « rendre » au Seigneur tout ce qui lui a été « donné » et dont il a pris conscience et qu’il a donc « reçu », pleinement « reçu »… Ainsi, le « donner » de l’un [Dieu] suscite le « recevoir » de l’autre [l’homme], puis son « rendre » avec sa propre demande de « recevoir » qui s’authentifie par un « prendre » [de la part de Dieu]. Nous pouvons aussi sentir combien le verbe « donner » établit la circulation entre Dieu et l’homme. « Vous me l’avez donné », « donnez-moi ».

Entrons dans la compréhension de ce moteur à quatre temps

Ce qui permet cette prise de parole personnelle concrète, cette prière d’offrande, c’est le travail des quatre contemplations de la présence agissante du Seigneur en nos vies [« me remettre en mémoire les bienfaits reçus », « comment Dieu habite dans les créatures », « comment Dieu travaille et œuvre pour moi », « comment tous les biens et tous les dons descendent d'en haut »] présence qui se caractérise essentiellement par le fait que Dieu, en tout, donne, et que, même plus que de donner, Il se donne. En prendre conscience, induit chez le retraitant le désir de se donner en retour de manière intégrale et, par cela, de « rendre » ce qu’il a reçu, ses capacités mais aussi lui-même…L’accumulation de la prise de conscience de ce qui est donné, de ce qui m’est donné, me donne pouvoir à mon tour, de rendre, de rendre pleinement. C’est bien la base essentielle de la relation réciproque qui s’établit de manière pleinement consciente entre le Seigneur  et sa libre créature. Dès lors, tout ce qui peut être produit dans la situation, dans notre situation, comme parole ou comme acte [ce que nous pouvons faire en dehors d’être] va être imprégné de cette dimension essentielle : le « demander » et le « donner » sont marqués par la dynamique approfondie entre le « recevoir » et le « rendre ». Il y a donc une double tension qui donne en toute situation l’équilibre de la vie véritable, qui rend capable de « pouvoir en tout aimer et servir sa Divine Majesté ». « Recevoir » ce qui est « donné », puis le « rendre » complétement m’établit dans l’axe de l’être, de l’être en relation, alors que « demander » et « donner » me situe dans l’axe du faire[iv] justement ordonné si je suis bien dans l’axe de l’être... Nous ne sommes pas loin du Contempler, discerner, agir…

Recevoir

Demander

Donner

Rendre

 

Alors pouvons-nous mieux comprendre ce que Paul dit dans les Actes ?

Le sens véritable du passage des Actes se comprend mieux en considérant le système global qui se déploie entre « donner », « recevoir », « demander », « rendre ». Dans ce système global, Celui qui initie, est celui qui donne en Tout, le Père, le Fils, quant à lui, rend Tout au Père, l’Esprit dispose toute chose pour que nous puissions, à partir de notre action, incluant la parole, entrer dans ce mouvement. Nous savons bien que la joie se tient au sein du Dieu de Vie. Entrer dans le mouvement du « donner » est ce qui nous donne d’être habité par le Père, par la joie qui l’habite et qui lui donne de se donner. Une transposition de ce mouvement se retrouve dans la dernière strophe de l’hymne « Nous te cherchions, Seigneur Jésus » :

Vers quelle joie nous conduis-tu,

Au-delà du Fils apparu,

Nuit de Noël et nuit de Pâques ?

Vers l'éternelle Eucharistie

Qui chante au sein du Dieu de vie[v].

Jean-Luc Fabre, sj.

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