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En Libye, l’Église portée disparue

Cinq ans après la mort de Kadhafi, la Libye est plus que jamais livrée au chaos. Les communautés religieuses encore présentes en 2011 ont plié bagages, à l’exception de quelques prêtres et religieuses isolés.

 

« Notre communauté se réduit à peau de chagrin, nos vies sont suspendues à un fil… Survivrons-nous au milieu de ce chaos ? » Ainsi le P. Dominique Rézeau résumait-il déjà, en mai 2014, la situation qu’il avait sous les yeux lors de son arrivée en Libye, au sein de la petite communauté franciscaine de Tripoli. Le prêtre français craignait alors le pire et le pire est advenu.

Plus que jamais livré à l’anarchie et à la violence, sur fond de montée en puissance des groupes djihadistes, le pays sombre dans l’indifférence générale. Les maigres effectifs de religieux encore présents auprès de la population en 2014 ont dû quitter les lieux. C’est le cas du P. Rézeau lui-même, aujourd’hui curé à l’île d’Yeu mais toujours en contact avec un ou deux prêtres restés sur place.

> À lire : L’Église du silence en Libye

Sur la douzaine de communautés religieuses présentes au moment de la chute du dictateur Kadhafi, en octobre 2011, toutes sont parties, à l’exception de quelques sœurs de Mère Teresa encore actives dans deux hôpitaux de la capitale.

Un seul prêtre à Benghazi

Quant à la petite communauté franciscaine de Tripoli – deux Philippins et un Égyptien – qui entourait Mgr Giovanni Martinelli, un franciscain italien né en Libye où il a ensuite passé toute sa vie comme missionnaire puis évêque (1), elle est désormais dissoute. Âgé et malade, Mgr Martinelli a été rapatrié en Italie. Seul le prêtre égyptien, arabophone, continue d’ouvrir l’église Saint-François de Tripoli aux milliers de subsahariens – souvent des chrétiens – de passage, dont la plupart tentent la traversée de la Méditerranée pour gagner l’Europe, au péril de leur vie.

À Benghazi, la situation est encore plus dramatique. Un seul prêtre subsiste dans la deuxième ville du pays. La cathédrale et le couvent franciscain, abandonnés, ont été minés et le secteur est truffé de snipers (tireurs d’élite). Le prêtre, qui correspond encore avec le P. Rézeau, a trouvé refuge dans un hôpital pour enfants où il réunit de temps en temps quelques fidèles africains et philippins.

À Sebha, à 660 km au sud de Tripoli, vit encore un prêtre maltais. Enfin, à Beïda, sur la côte nord-est, le calme relatif permet à l’unique prêtre polonais – une nationalité autrefois très représentée au sein de ce clergé missionnaire, au service de communautés essentiellement africaines et asiatiques –, de garder la chapelle ouverte.

« Le pays n’est plus que ruines »

« Le pays n’est plus que ruines et rien n’a été entrepris pour le relever, déplore le P. Rézeau, qui fustige la responsabilité des Occidentaux dans ce désastre. Pourtant, c’est de Libye que partent les cargos chargés d’armes pour tout le Proche-Orient et c’est sur cet immense territoire, aux portes de l’Europe, que les djihadistes s’entraînent et ont la plus grande liberté de mouvement », souligne encore cet ancien diplomate de carrière au service du Saint-Siège (2).

> À lire : L’intervention de 2011 en Libye reste controversée

Après le départ des Européens, dès 2011, puis des travailleurs indiens et philippins, la Libye est aussi devenue la principale autoroute par où transitent les centaines de milliers de candidats subsahariens à l’exil vers l’Europe.

Ceux d’entre eux qui trouvaient dans la petite Église missionnaire de Libye un fragile soutien sont plus que jamais livrés à eux-mêmes et à la rapacité des passeurs. Pour le P. Rézeau, « les fragiles espoirs que l’on pouvait encore fonder sur les décombres de la Libye à la mort de Kadhafi sont durablement anéantis ».

> À lire : Migrants, les secours submergés au large de la Libye

Samuel Lieven

 

(1) Lire son témoignage dans Évêque chez Kadhafi, Bayard, 2011

(2) Auteur de Libya Free, dix-huit mois à Tripoli, Les Éditions de la Régence, 2015

http://www.la-croix.com/Religion/Monde/En-Libye-l-Eglise-portee-disparue-2016-10-27-1200799200?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20161027&utm_campaign=newsletter__crx_urbi&utm_term=423297&PMID=a4e15c13c43a46f457362de15bfac785

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