Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Actualités


Cliquer ici pour consulter le dernier lien (Dimanche 21 Avril 2024 - 4ème Dimanche de Pâques - Année B- animée par l'Action Catholique Ouvrière (ACO))

 

Inscription Catéchisme

N'hésitez pas à prendre contact avec Isabelle Briand pour inscrire vos enfants au catéchisme ou pour tous renseignements relatifs au catéchisme : isabelle.briand@lille.catholique.fr 

Bienvenue sur notre blog

Ce blog paroissial, il est pour vous !... Il sera ce que vous en ferez !
Alors, allons-y, quel que soit notre âge...
Partageons nos nouvelles, nos envies, nos idées, nos bons mots, nos questions, en essayant de rester positif et constructif.
Adresse mail de la paroisse : paroisse.fachesthumesnil@numericable.fr

 

Communication du Diocèse de Lille  ... Synode provincial -  Chronique de Mgr Ulrich depuis Rome Synode sur la famille
Communication du Diocèse de Lille  ... Synode provincial -  Chronique de Mgr Ulrich depuis Rome Synode sur la famille

Chronique de Mgr Laurent ULRICH depuis Rome

Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille,

nous écrit depuis Rome....

Samedi 24 octobre

Longue lecture du texte en assemblée, puis votes numéro par numéro : cela occupe notre journée entière. Tous les numéros sont acceptés à la majorité qualifiée des deux-tiers. Ce texte présente une belle unité de conception, et présente une vision qui nous stimulera je crois. Je le vois comme une présentation réaliste des familles dans leurs formes variées sur toute la surface de la terre ; réaliste, mais point pessimiste. C'est le devoir pastoral de l'Église d'être attentive à toutes les situations, et de proposer à toutes les familles un chemin d'espérance, un chemin où elles peuvent rencontrer le Christ, et révéler des aptitudes à vivre selon son Esprit même dans leurs fragilités : elles portent autour d'elles une part de sa lumière. C'est le devoir de l'Église de favoriser l'intégration la meilleure possible des familles, et de proposer aux communautés de la vivre avec la charité qui vient du Christ. Beaucoup penseront spontanément aux situations dites irrégulières ; et nous ne pourrons pas, non plus, négliger les familles où un parent seul, pour diverses raisons, élève ses enfants avec courage, les familles étrangères migrantes ou réfugiées, les couples qui souffrent d'être sans enfant, les personnes célibataires qu'elles aient ou non choisi ou accepté cette condition, et d'autres encore.

"Dans l'optique de la foi, personne n'est exclu : tous sont aimés de Dieu et sont au cœur de l'agir pastoral de l'Église." Dans un discours magistral encore une fois, le Saint-Père nous a exhortés : nous sommes en chemin pour trouver toutes les façons de mettre cela en pratique.

Vendredi 23 octobre

Un texte est toujours amendable à l'infini : quand je relis les textes que j'ai écrits quelques heures ou quelques jours avant, je les corrige sans fin pour qu'ils reflètent au mieux la pensée que je veux exprimer, et comportent l'information la plus exacte que je puisse donner. Ainsi en va-t-il d'un texte d'assemblée ! Mais, comme pour n'importe quel autre écrit, il faut savoir s'arrêter à un moment donné : il suffira bien que les lecteurs en fassent une analyse serrée, critique, virulente ou bienveillante. Nous en sommes donc là, il faut mettre un point final. C'est ce que nous ferons dans le vote article par article, ce samedi 24 après-midi. Le projet de texte final que nous avons reçu et travaillé ce jour se présente comme un texte bien unifié, tenant très grand compte du travail accompli et des très nombreuses modifications – plus de 1500 – demandées par les groupes linguistiques ! Vous avez aussi pu lire les rapports des groupes lus en assemblée, à la fin de chaque période de travail : de ces rapports, la commission de rédaction a également tiré de bons enseignements. Même si toutes les positions ne se sont pas fondues dans un unanimisme de façade, il reste que le texte que nous venons de lire représente de façon visible l'atmosphère synodale que nous avons vécue, l'écoute mutuelle et le désir de chercher ensemble la volonté du Seigneur. Le chemin se poursuit.

Jeudi 22 octobre

En cette fête de Saint Jean-Paul II, j'ai rencontré des pèlerins du Nord, en groupe paroissial avec le père Dominique Lemahieu, et d'autres venus sans groupe, et nous avons célébré la messe ensemble, à proximité du tombeau de Saint Pierre : le diocèse de Lille est bien présent à nos prières.

Vous vous posez ces questions : Le texte des pères synodaux sera-t-il publié ? Le Pape donnera-t-il une exhortation apostolique ? Et quand le fera-t-il ? Rien n'est dit à ce jour. À ce moment, je crois utile de rappeler les étapes de la démarche. À l'automne 2013, le Pape annonce un synode sur les familles, en deux assemblées. Il ouvre une consultation universelle dont les réponses arrivent à Rome, par les conférences épiscopales, au printemps 2014 ; cela donne le premier Instrumentum Laboris, ou document de travail, sur lequel travaillent les pères du synode extraordinaire d'octobre 2014. À la suite de la publication, par ordre du Pape, du texte synodal, une deuxième consultation mondiale est ouverte et les réponses reviennent en mars dernier. De là sort le deuxième document qui ajoute les réponses au texte du premier synode. C'est sur ce texte que nous avons discuté, en vue de la préparation du troisième qui achève de s'écrire sous la responsabilité du secrétariat général du synode, et du secrétariat spécial pour cette assemblée. Nous attendons la version définitive. Tout ce chemin représente un travail progressif de discernement : belle expérience proprement ecclésiale, beau modèle pour d'autres réalités sociales et politiques.

Mercredi 21 octobre

Ce que nous avons vécu dans ces groupes linguistiques, et dans les échanges entre rapporteurs pour relire les amendements apportés par les groupes, tient aussi à la qualité et au savoir-faire de ceux qui ont présidé aux échanges : l'esprit Saint compte aussi sur les compétences de chacun. J'ai admiré le cardinal Lacroix, archevêque de Québec, dans cet exercice ; j'avais fait sa connaissance l'année dernière, à l'occasion de ma visite au Canada. La patience de l'écoute, la méthode pour distribuer la parole, l'engagement personnel sur un sujet qui tient à cœur mais aussi la retenue pour ne pas imposer son point de vue en raison de sa position dans le groupe, l'humour et par dessus tout l'amour de l'Église qui est le Corps du Christ. J'ai aussi apprécié dans ce rôle, hier et aujourd'hui, Mgr Coleridge, l'archevêque de Brisbane en Australie. On peut travailler sérieusement, mais avec humour et une certaine détente, même quand la journée a été déjà longue. La prière vient naturellement pour ouvrir et conclure les travaux, spontanément, qu'elle soit personnelle et improvisée ou qu'elle use des formules bien connues. Bonheur de travailler et de servir ainsi.

Mardi 20 octobre

Les treize groupes linguistiques ont lu, ce soir, leur rapport qui fait comprendre le sens de leurs amendements. Puis, nous nous affairons sur les dernières corrections à apporter au texte, avant qu'il soit remis à la commission de rédaction qui doit harmoniser l'ensemble des propositions et suggestions. Comme rapporteur d'un groupe francophone, joliment appelé Gallicus A, je participe aussi à ce travail de révision avant la rédaction finale, ce qui me vaut de rester tard ce soir et de recommencer demain matin, pendant que les autres se reposent, je l'espère ! À ce point du travail, je voudrais dire combien les heures passées en groupe (40 heures en groupe linguistique, et pour moi une douzaine en groupe de relecture) nous ont fait expérimenter ce que peut être l'écoute mutuelle à la recherche de ce que l'Esprit Saint veut dire à l'Église. J'ai plus d'une fois dit la variété et la diversité des situations ; il faut dire aussi que cette diversité n'est pas constructive par elle-même : elle l'est à condition que "chacun soit à l'écoute de l'autre, et tous à l'écoute de l'Esprit de vérité", comme l'a dit le Saint Père dans son magnifique discours de samedi dernier. C'est ce qui s'est passé entre nous, je le crois vraiment. C'est un long travail où chacun accepte de comprendre l'autre un peu mieux, c'est un chemin de foi que le Seigneur lui-même nous a donné de parcourir.

Lundi 19 octobre

Ce soir, je rentre de la prière pour la paix à l'invitation de la Communauté Sant'Egidio, dans l'église de Santa Maria in Trastevere qui est le siège de cette communauté. Tous les soirs a lieu la prière publique, dans ce quartier vivant, populeux et touristique : l'église est pleine, mais les restaurants aussi, et les rues noires de monde ! La prière pour la paix est une caractéristique de cette communauté, la paix par l'éducation des enfants, surtout ceux qui sont dans la rue, la paix par l'échange et les conversations diplomatiques aussi, la paix par la justice désirée et la lutte contre les inégalités, la paix par le respect de chacun, y compris de son adversaire. C'est impressionnant de voir là, dans cette église, une trentaine d'évêques du monde entier qui sont là pour le synode, et d'entendre énumérer les noms de leur diocèse ou de leur pays qui évoquent souvent des faits de guerre ou de violences intérieures, du 20ème siècle et encore d'aujourd'hui : Nagasaki, Maputo, Colombie, Rwanda, Burkina Faso, et j'en passe. En tous ces lieux, l'Église est là et tente de porter un message de paix, un appel à la concorde familiale, une prière d'espérance, une ouverture à l'accueil du don de Dieu. Paix, Église, famille : ces mots résonnent ensemble.

Dimanche 18 octobre

Ce dimanche, c'était la canonisation des parents de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Louis et Zélie Martin, avec deux autres, un prêtre italien mort il y a cent ans et une religieuse espagnole du vingtième siècle. La place Saint Pierre était évidemment remplie, joyeuse et émue. Les pères du Synode et les autres membres étaient très présents : le Pape avait décidé que cette première canonisation d'un couple chrétien se ferait au cours de ce synode sur la famille. Les diocèses normands étaient évidemment au rendez-vous : Bayeux-Lisieux et Séez, diocèse dans lequel se trouve Alençon où la famille Martin a vécu jusqu'au décès de Zélie, à l'âge de 45 ans. C'est la vie simple et quotidienne d'une famille qui se trouve mise en lumière à travers cette canonisation. Ces deux-là ne sont pas devenus saints parce que l'auréole de leur fille les touche par une sorte d'effet rétroactif ; mais la joie et le sérieux de leur vie chrétienne ont ouvert à leurs filles (un procès de béatification est ouvert pour une autre fille, Léonie, devenue religieuse dans l'Ordre de la Visitation) le chemin de la sainteté vécue dans tous les moments de l'existence : l'harmonie recherchée, le pardon vécu, l'attention à chacun, l'ouverture aux plus pauvres de la société, et l'entraide. Et tout ceci trouvait sa source et sa nourriture dans la relation la plus confiante avec le Seigneur. Béni soit-il !

Samedi 17 octobre

Ce matin est à marquer d'une pierre blanche, dans le déroulement de ce synode. Nous fêtions le 50ème anniversaire de la création du synode des évêques, par le Pape Paul VI, dans la salle qui porte son nom. Il avait pris cette décision, bien mûrie, quelques semaines avant la fin du Concile, et dans l'esprit de ce concile. Au terme de la matinée, dans un discours exceptionnel, le Pape François, citant St Jean Chrysostome, indiquait que "Église et synode sont synonymes". Oui, la nature de l'Église est d'être synodale ; cela signifie que sur les questions importantes qui regardent l'Église, l'avis de tous doit être entendu, parce que l'Esprit Saint est présent en chacun. C'était ce que voulaient faire apparaître les consultations préalables aux deux synodes de 2014 et 2015. Mais cela ne suffit pas ; les évêques sont dans leur rôle de tout écouter en vue du discernement qui est la responsabilité que le Seigneur leur a confiée. Les évêques exercent cette responsabilité avec le Pape, qui est comme eux un baptisé, et avec eux évêque de l'Église de Rome qui préside à la charité de toutes les Églises. Avec lui, et sous sa responsabilité finale : en latin, nous disons "cum Petro et sub Petro", avec Pierre et soumis à Pierre. C'est dans cet esprit que nous avons vécu notre synode provincial, c'est dans cet esprit que nous vivons ce synode des évêques.

Vendredi 16 octobre

Nous venons d'achever les auditions de tous les intervenants au synode : 280 ou 300 personnes ont pris la parole une fois, trois minutes. Surprenant exercice d'écoute et de patience ! Ce tour du monde et des situations est impressionnant. Ce vendredi, c'était le tour des "délégués fraternels", les représentants des autres confessions chrétiennes. Leurs interventions manifestent aussi de la variété ; s'y ajoute le mystère du chemin vers l'unité des chrétiens que le 20ème siècle et le concile Vatican II ont remis en lumière. Que de chemin parcouru depuis 50 ans ! Le témoignage de la foi en Jésus a besoin de cette unité qui se cherche.

Et puis, c'était aussi le tour des "auditeurs laïcs" : une cinquantaine d'hommes et de femmes, dont des couples mariés, qui ont participé avec nous dans l'assemblée et aux groupes linguistiques, montrent la vitalité des familles, et celle des recherches pastorales et sociales concernant les réalités familiales. L'Église à travers eux déploie de grands efforts de pastorale. Le maître mot de notre engagement et la conviction de toutes ces personnes, c'est l'accompagnement des jeunes (adolescents), des futurs couples et des jeunes familles. Quel travail pour nous tous !

Jeudi 15 octobre

Au cours des interventions des pères sur le document de travail, je suis intervenu sur la question de la préparation au mariage. Aujourd'hui, beaucoup (non point tous) de futurs mariés n'ont pas de contact suivi avec l'Église, nous devons leur proposer une démarche de type catéchuménal : mettre en contact avec le Christ, et permettre de vivre une expérience avec Lui dans l'Église.

Cela suppose de renouveler la pédagogie. Un itinéraire de préparation au mariage doit être bien davantage qu'un enseignement. La lecture spirituelle et partagée de l'un ou l'autre texte biblique marquant ; la participation à des moments significatifs de la vie de la communauté chrétienne ; une initiation à la liturgie de l'Église par des temps forts vécus dans la communauté ; l'invitation à participer à une activité caritative comme un signe de don de soi ; et le temps pris pour réfléchir ensemble à partir de tout ce qui aura été vécu. Cela suppose aussi d'inviter les communautés chrétiennes à renouveler leur regard sur ceux qui demandent un sacrement : ils ne sont pas des gens de l'extérieur qui s'approchent d'une administration, où ils sont accueillis par des spécialistes de l'accueil et de la formation. Ceux qui demandent le mariage, ou un autre sacrement, méritent de découvrir la joie de connaître le Christ et sont capables, par leur venue et leur présence, de renouveler aussi la joie des fidèles !

Mercredi 14 octobre

Nous avons entendu ce matin les rapports des treize groupes linguistiques sur la deuxième partie du document de travail : le discernement de la vocation familiale. Après le panorama social et culturel de la vie des familles dans le monde, nous voulons maintenant dire ce que l'Église croit et expérimente depuis des siècles et à travers les cultures diverses dans lesquelles elle vit. Ses convictions lui viennent de l'Évangile et de sa confiance dans le Christ. Elle croit que le bonheur des hommes est plus sûr quand ils vivent dans la fidélité, dans le don de soi, dans le projet de bâtir des familles stables qui soient des cellules d'une société de justice, de confiance et de fraternité. Comment le sait-elle ? Elle l'a appris de sa méditation à partir de l'Écriture Sainte, elle l'a appris de sa familiarité avec Jésus qui se donne tout entier. Elle appelle ce chemin de connaissance : la pédagogie divine. Le Christ comme un pédagogue continue de guider l'Église et d'accompagner, par elle, les familles. Dans la prière, dans l'écoute de la Parole de Dieu, dans la vie partagée avec les familles, nous puisons ensemble à cette richesse.

Mardi 13 octobre

En écoutant les nouvelles ce matin, j'entends dire qu'il y a une fronde au Vatican ! J'en suis tout éberlué… On rêve de complot, de tir de barrage, de lettre secrète qu'on aurait vue, dont on connaîtrait les signataires. Cela n'a rien à voir avec ce que je vis ces jours-ci, et cette agitation ne m'inquiète pas au fond. Je m'en explique. Le Pape a souhaité un débat où l'on soit en vérité, les échéances conclusives s'approchent, la parole est libre, et chacun a le droit de tenir à son point de vue. Mais toutes ces conditions sont faites pour que au cœur du débat l'Esprit Saint puisse faire son chemin : c'est Lui qui conduit l'Église. Notre charge c'est d'apprendre à discerner ce qu'Il veut nous faire comprendre. Le modèle politique, le modèle associatif ou le modèle entrepreneurial ne sont jamais très loin, puisqu'il s'agit d'une œuvre d'hommes ! Ces modèles servent à l'analyse des commentateurs. Mais ils ne sont pas vraiment adaptés pour faire comprendre ce que vit l'Église, parce que c'est une aventure spirituelle. Ceux qui ont vécu l'aventure du synode provincial peuvent probablement comprendre de quoi je parle ; et d'autres aussi, qui poursuivent avec confiance un travail d'évangélisation.

Lundi 12 octobre

Nous sommes dans une deuxième série de deux jours complets de travail en groupes linguistiques. Le modérateur de notre groupe nous a proposé de commencer ce travail par un partage de vie : comment la vie de famille de chacun de nous, notre enfance en famille, nous a marqués ? Ce que nous avons retenu de l'exemple de nos parents, de ce qu'ils nous ont aidé à vivre et qui nous a formés. Et chacun est allé, en quelques mots, très profondément dans son expérience humaine et spirituelle. Beaucoup d'entre nous, évêques et auditeurs laïcs, sommes issus de familles nombreuses – mais pas tous cependant. Certains viennent de familles très catholiques et engagées, pour d'autres, leurs parents n'étaient pas chrétiens, quelques uns le sont devenus. La construction de l'unité familiale s'est faite par des chemins divers, et pour l'un ou l'autre elle n'a pas échappé à la séparation et au divorce ; mais tous savent qu'ils ont été aimés, et conduits avec générosité. Quelle chance nous avons eue ce matin de commencer ainsi ! Avant d'entrer dans la discussion sérieuse et précise du texte que nous suivons pas à pas, c'était une vraie occasion de rendre grâce pour l'action du Seigneur dans nos vies dès l'enfance.

Dimanche 11 octobre

Ce dimanche c'est la fête de la paroisse Saint Louis des Français, à deux pas du séminaire français ; le cardinal Vingt-Trois est le titulaire cardinalice de cette paroisse de Rome est c'est donc lui qui préside. La fête de St Louis, c'est l'occasion de méditer sur le service politique et sur la sainteté possible de ceux qui s'y engagent ; l'occasion de se souvenir que ce roi avait d'autres valeurs que celles du calcul cynique et de la promotion personnelle : il n'hésitait pas à corriger, y compris contre son intérêt, des injustices commises à son insu, et à servir les plus pauvres de son royaume. La messe est belle, le verre de l'amitié sous le cloître chaleureux, et le déjeuner rassemble des représentants laïcs et ecclésiastiques de France.

Après deux jours de pluies abondantes, le soleil est revenu et enjolive encore cette ville si extraordinaire ; sur la terrasse de la Trinité des Monts, la lumière est magnifique.

Et je n'oublie pas que cet après-midi, à Notre Dame de la Treille, Mgr Coliche ordonne diacres Jean-Christophe, Arnaud, Dominique et Bertrand ; je m'unis à la prière de toute l'Église diocésaine.

Samedi 10 octobre

Ce samedi matin, à la pause café, dans le grand hall de la salle Paul VI, j'ai rencontré le cardinal Marc Ouellet, Préfet de la congrégation des évêques, auquel nous, évêques du Nord, avions rendu visite en juin dernier pour lui présenter le texte du synode de Lille-Arras-Cambrai. Je lui ai raconté ce que nous venons de vivre, ce dimanche 27 septembre à Lille pour conclure – et non achever ! – notre synode. Je lui ai redit la joie qui se lisait sur les visages en ce dimanche de proclamation des Actes ; et nous avons parlé ensemble de cette conversion qu'un synode appelle à vivre et fait expérimenter sous l'action de l'Esprit Saint. Quand chacun vient avec son enthousiasme pour l'Église et la mission, avec ses questions et peut-être déjà ses solutions, et qu'il se met à l'écoute de la parole de Dieu et de celle de ses frères et sœurs, alors l'Esprit lui inspire, et inspire à toute l'Église de chercher ensemble la volonté, le désir de Dieu. Le cardinal a alors conclu : "quand on retourne à la source, au Christ et à la foi, tout regard sur la situation change !" Rencontre impromptue, à laquelle une semaine d'écoute commune dans une telle assemblée donne une tonalité simplement fraternelle.

Vendredi 9 octobre

C'est un fait que tout le monde peut comprendre, un texte écrit par une assemblée, c'est un texte fait de nombreuses concessions, d'innombrables avis, et d'incalculables suggestions qui ne peuvent pas toutes se retrouver à la fin ! – nous sommes encore loin de la fin. C'est un résultat qui ne s'acquiert qu'au prix de frustrations trop évidentes. Voilà pourquoi on vous aura peut-être dit que c'est la guerre au sommet de l'Église ! Et moi, je n'en crois rien. Je vois partout dans l'Aula synodale (l'hémicycle de cette assemblée que la Pape Paul VI avait fait construire pour ces réunions, à côté de la grande salle des audiences en hiver) des oreilles attentives et des prises de parole vivantes et directes. Dans les couloirs, les regards sont souriants et les conversations pleines d'entrain. Dans les groupes linguistiques, les opinions contraires s'expriment ; il existe aussi des blocages, des expressions excessives voire péremptoires. Il est clair qu'il y a des positions tranchées. Mais l'Église ne serait-elle pas traversée de courants qu'on ne la croirait pas humaine !

Ce qui se passe surtout – autrement dit, le plus important, c'est que le Pape (après nous avoir chaque jour invité à la prière, et ce matin c'était pour le Moyen-Orient) écoute avec une grande attention ; et chacun de nous, évêques, experts, auditeurs, aussi. C'est comme cela que se trace peu à peu le chemin que le Seigneur indique à son Église.

Jeudi 8 octobre

Je fais suite à la description du groupe de travail francophone où se vit cette rencontre des différentes cultures qui peut se réaliser entre une vingtaine de personnes qui parlent pourtant la même langue. Les situations de l'Afrique francophone, du Moyen et du Proche Orient, de la France, de la Suisse même (!) et du Canada sont variées. Les mots de la langue française ne revêtent pas toujours le même sens d'un côté et de l'autre de l'Atlantique ou de la Méditerranée.

Mais surtout les contextes historiques et culturels ne sont pas les mêmes. On ne peut pas dire partout que le nombre des mariages (et des baptêmes d'ailleurs) est en diminution. On ne peut pas parler de la même façon de la présence de l'Église dans nos sociétés respectives. Les possibilités de partager la foi dans nos pays ne sont pas identiques, le témoignage public qui peut en être donné n'est pas aisé partout. Et ce n'est pas pour les mêmes raisons que c'est difficile : la liberté de le faire dans les pays "libéraux" ne signifie pas que ce soit vraiment reconnu, et peut conduire à des attitudes contradictoires – les uns choisissent une position de forte identité, tandis que d'autres s'exercent à un dialogue patient et pas toujours compris. Dans d'autres pays la pression religieuse ou culturelle qui s'exerce à l'encontre des chrétiens ne signifie pas qu'ils se taisent, mais que depuis des siècles ils doivent se frayer un chemin douloureux. Tout cela affecte la façon de vivre des familles et les attentes qui s'expriment à son sujet.

Mercredi 7 octobre

Aujourd'hui, c'était travail en groupe linguistique. Nous sommes 18 évêques francophones, un couple d'auditeurs, deux prêtres qui aident le secrétariat du groupe, et deux experts. Ces deux derniers sont un universitaire italien, juriste enseignant le Droit canonique, et un prêtre portugais qui travaille pour les épiscopats d'Europe. Les deux prêtres, jeunes, sont, pour l'un Camerounais et pour l'autre Belge. Les auditeurs sont les responsables de la pastorale familiale d'un diocèse camerounais. Quant aux évêques : on y trouve trois évêques de la délégation de la conférence française et moi-même, le représentant de la Conférence suisse ; sept évêques africains venant du Burundi, du Burkina Faso, du Cameroun (2), du Congo (Brazza) et de République Démocratique du Congo, de la Guinée Conakry, et un évêque français au Tchad depuis 40 ans ; puis un cardinal de la Curie romaine que nous connaissons bien ; deux évêques canadiens, et deux évêques orientaux, venus du Liban et de l'Iran. Tous nous parlons français ! mais avec des accents différents … J'en dirai davantage demain.

Mardi 6 octobre

Aujourd'hui, nous entamons ce chemin qui va de l'expression de chacun à la recherche de la volonté du Seigneur pour son Église dans le monde de ce temps. Ce que nous avons vécu au synode provincial de Lille-Arras-Cambrai, nous allons le vivre aussi ici. Nous avons vécu, dans le Nord, le temps d'une conversion : on se demandait comment, à l'avenir, seraient animées les paroisses avec moins de prêtres, et de responsables laïcs ; peu à peu, nous avons découvert qu'il fallait surtout remettre en premier la vocation, la mission des communautés chrétiennes. Au synode romain, tout le monde sait qu'il y des sujets qui excitent les discussions! Mais la conversion à faire, c'est de se demander comment les familles peuvent apporter quelque chose de la paix que le monde cherche ; c'est de voir que les familles vivent des peines et des douleurs qu'il faut accompagner, si l'on veut être fidèle au Pasteur qui est le Christ ; c'est de saisir aussi que la vie de famille est une richesse qui demande à être partagée, recherchée et admirée.

Lundi 5 octobre

Les évêques français, le cardinal Vingt-Trois, Mgr Pontier, Mgr Brunin, Mgr James et moi-même, sommes logés au Séminaire français, ainsi que l'un des experts nommés par le Saint Père, Mgr Bordeyne, recteur de l'Institut catholique de Paris. Nous commençons la journée en célébrant la messe avec deux séminaristes qui ont été choisis pour le service du synode ; ils seront dans l'Aula Paul VI tout au long de ces trois semaines pour faciliter de mille manières le travail des pères.

Pour 9 h, nous arrivons dans cette enceinte où chacun est accueilli par le Saint Père lui-même. La prière commune, puis trois discours ponctuent la matinée : le Saint Père d'abord, ensuite le secrétaire général du synode qui rappelle les étapes qui nous ont amenés jusqu'à aujourd'hui, et le rapporteur général qui présente le texte qui a été publié en juin dernier et qui est la base de notre travail.

Après la coupure de la mi-journée, la séance de l'après midi est consacrée à écouter une trentaine d'interventions brèves : réactions variées sur des aspects de cet Instrument de travail que chacun a déjà bien annoté. Le travail a commencé. Atmosphère très attentive, prises de parole déjà caractéristiques selon les problématiques personnelles, ou les situations historiques et sociales vécues et ressenties par chacun : les situations d'extrême pauvreté, ou de violences que l'actualité nous sert quotidiennement prennent un grand relief.

Dimanche 4 octobre 2015.

Derrière la Porte de bronze, au delà de la colonnade de Saint Pierre, le "bras de Constantin", large couloir montant à droite vers la basilique vaticane, accueille les archevêques et évêques du monde entier pour s'habiller avant la célébration solennelle d'ouverture du synode des évêques. Retrouvailles pour certains, mais pour la plupart découverte de l'atmosphère de cette rencontre si caractéristique de l'Église.

C'est le Pape François qui va présider cette messe. Chacun sait depuis deux ans que son style, dans la célébration, est très sobre, très intérieur : il évoque la mauvaise solitude qui guette les hommes et les femmes de tous les temps, et du nôtre en particulier ; il invite à considérer la beauté du don de Dieu dans le mariage et la famille, en se souvenant toujours que la vie de famille est aussi marquée de beaucoup de blessures qu'il faut soigner, de détresses qui doivent être accueillies avec attention. Comme toujours, les lectures, les prières de l'assemblée sont lues par des hommes et des femmes venus de tous les horizons; mais la prière est unanime. La basilique est comble. Et en sortant, la place sera inondée du peuple de Dieu qui attend la parole du Pape depuis le balcon. Le soleil est chaud, nous sommes prêts pour ces trois semaines.

http://www.lille.catholique.fr/chronique-de-mgr-laurent-ulrich-actualite-2093.htm

Communication du Diocèse de Lille  ... Synode provincial -  Chronique de Mgr Ulrich depuis Rome Synode sur la famille

Les ordinations des diacres permanents ce week-end, tout le monde est invité :

A l'appel de Mgr Ulrich, archevêque de Lille,
Mgr Coliche, évêque auxiliaire du diocèse de Lille,
ordonnera diacres permanents
au service de l'Eglise qui est à Lille

Arnaud Hollebecque
Bertrand Le Falher
Dominique Lecomte
Jean-Christophe Guiart

le dimanche 11 octobre 2015 à 15h30
en la cathérale Notre-Dame de la Treille

Mgr Laurent Ulrich, Mgr Gérard Coliche, le père Bruno Courtois délégué épiscopal, les équipes de formation et d'accompagnement sollicitent la prière des fidèles à la prière universelle d'un dimanche précédent.

Tous sont invités à participer à la célébration.

Les personnes avec handicap sont accueillies dès 14h. La cathédrale est accessible aux personnes à mobilité réduite. La célébration sera traduite en langue des signes et audiodécrite. La cathédrale dispose également d'une boucle magnétique.

Leurs portraits sont à découvrir dans la revue "Église de Lille" N°16 (parution le 08/10) et n°17 (parution le 21/10)

http://www.lille.catholique.fr/ordinations-des-diacres-permanents-actualite-2084.htm

Communication du Diocèse de Lille  ... Synode provincial -  Chronique de Mgr Ulrich depuis Rome Synode sur la famille

- La vidéo du dimanche 27 septembre, promulgation des actes du synode :

Les actes du synode provincial de Lille-Arras-Cambrai ont été promulgués le 27 septembre 2015 à la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille.

"Au lendemain de la belle journée d'envoi en mission des communautés chrétiennes de la région Nord Pas de Calais, le dimanche 27 septembre à La Treille, au terme de ces deux années synodales, les évêques des trois diocèses de Lille Arras et Cambrai qui ont convoqué et promulgué les Actes du Concile provincial (Synode LAC) expriment leur vive reconnaissance à l'équipe pilote de ce synode et à toutes les équipes qui en ont permis la tenue. Ils félicitent et encouragent tous ceux qui ont répondu aux enquêtes, participé aux assemblées, soutenu de leur prière et se sont associés d'une façon ou d'une autre au grand rassemblement de ce dimanche.

Que le Seigneur bénisse tous et chacun ! "

† Laurent Ulrich, Archevêque de Lille

> Découvrez l'album photos de la célébration

> Lisez l
'homélie de Mgr Laurent Ulrich

> Réécoutez les temps forts de la célébration avec RCF-Nord de France

> Découvrez le dépliant qui présente les axes du synode : vous pouvez l'imprimer, ou le trouver dans votre paroisse ou à l'archevêché de Lille.

> Les actes du synode sont disponibles dans les librairies religieuses (102 pages - 5€)

C'est parti !
> Lisez les actes du synode dans vos groupes et mouvements
> Consultez et partagez les initiatives sur le site du synode et les sites des diocèses
> Partez en petits groupes aux périphéries

http://www.lille.catholique.fr/synode---promulgation-des-actes-actualite-2070.htm

Communication du Diocèse de Lille  ... Synode provincial -  Chronique de Mgr Ulrich depuis Rome Synode sur la famille

....

Communication du Diocèse de Lille  ... Synode provincial -  Chronique de Mgr Ulrich depuis Rome Synode sur la famille

....

Communication du Diocèse de Lille  ... Synode provincial -  Chronique de Mgr Ulrich depuis Rome Synode sur la famille

....

Communication du Diocèse de Lille  ... Synode provincial -  Chronique de Mgr Ulrich depuis Rome Synode sur la famille

....

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article